Sans verser dans le catastrophisme, la vérité est que l’économie tunisienne se trouve presque au bord du gouffre. Aujourd’hui le doute s’installe même sur la capacité de notre économie à repasser dans une zone de reprise. Cinq ans après le soulèvement, la situation de la Tunisie reste particulièrement difficile, complexe, et les nombreuses questions soulevées n’ont toujours pas trouvé de réponses, à tel point que de nombreux s’interrogent sur l’utilité de changer le gouvernement. Alors que le changement actuel devrait être considéré comme une chance historique pour repenser les systèmes économique et politique, notre « élite » politique perd son temps à discuter de la façon de partager un gâteau qui n’existe plus. Le prochain gouvernement doit aller vite avec des marges très limitées et doit surtout savoir que ce qui manque à la politique économique actuelle est un déficit évident de lisibilité. Il lui faudra également apprendre à abandonner les sentiers battus.
Le neuvième gouvernement après le soulèvement se formera bientôt et aura la lourde tâche de redonner confiance à un peuple qui désespère. Face à une grande déception, le nouveau gouvernement est obligé de trouver une nouvelle orientation pour répondre à de nouveaux défis et surtout éviter que la Tunisie ne sombre dans le chaos. Ce nouveau gouvernement s’avère être presque la dernière chance pour sauver la Tunisie d’un chaos qui semble désormais programmé…
(…Lire l’article dans « Réalités » magazine N° 1599)