Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 19 février 2020, à quelques heures de l’annonce officielle de la formation gouvernementale, le président du conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a assuré que les membres du conseil du parti réunis dans le cadre de la 38e session du conseil se sont mis d’accord sur la nécessité de poursuivre les concertations avant de trancher quant au soutien ou le rejet du gouvernement qui devrait être annoncé ce soir par Elyes Fakhfakh.
Abdelkrim Harouni a assuré que son parti poursuit les concertations avec le chef du gouvernement désigné indiquant que ce dernier se réunira cet après-midi de nouveau avec le chef du mouvement et président de l’Assemblée des Représentants du Peuple Rached Ghannouchi.
Il a ajouté que son parti n’a pas encore tranché tout en assurant qu’Ennahdha n’a aucune intention de bloquer le processus de formation du prochain gouvernement et fera le nécessaire pour éviter au pays le scénario de l’organisation d’élections législatives anticipées.
« Un grand pas dans le processus des concertations a été enregistré. Il y a des bons signes encourageants à la reprise des négociations. Le chef du gouvernement désigné s’est montré plus engagé à intégrer de nouvelles forces politiques. Des contacts ont actuellement lieu et il y a une volonté de barrer la route devant les parties qui prônent l’exclusion. Ennahdha n’a pas encore tranché mais sa décision définitive dépendra de la nouvelle composition gouvernementale » a-t-il affirmé. Et d’ajouter: » Le gouvernement sera annoncée aujourd’hui, nous sommes optimistes. »
En ce qui concerne la présence du parti Qalb Tounes dans le prochain gouvernement, Abdelkrim Harouni a assuré que sa présence est loin d’être une condition fixée par Ennahdha pour l’octroie du vote de confiance au gouvernement Fakhfakh. « Ennahdha préfère faire participer davantage de partis politiques au prochain gouvernement plutôt que d’avoir un nombre élevé de portefeuilles ministériels. » a-t-il lancé.
Quant aux noms proposés par son parti tels que Lotfi Zitoun et Imed Hammami, Abdelkrim Harouni a précisé que son parti ne fait que proposer les noms et que la désignation relève uniquement des prérogatives du chef du gouvernement désigné.
En ce qui concerne l’interprétation de l’article 89 de la constitution lié au retrait de confiance du gouvernement, Abdelkrim Harouni a précisé qu’en l’absence de la cour constitutionnelle, Ennahdha respectera la lecture faite par le président de la République Kais Saied en tant que garant de la constitution: » Il y a diverses interprétations et lectures de la constitution mais nous respectons celle du chef de l’Etat en tant que garant de l’application de la constitution. » a-t-il lancé.
Il a dans ce contexte dénoncé les tentatives de certaines parties de semer le trouble dans les relations entre son parti, le parlement présidé par le chef du mouvement Ennahdha et la présidence de la République en évoquant un faux conflit selon ses dires.
Le président du conseil de la Choura du mouvement Ennahdha a précisé que son parti tient toujours à sa position quant à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale formé de compétences propres et basé sur un programme clair et réalisable.
« Nous aspirons à un gouvernement puissant, formé de compétences propres et basé sur un programme clair en mesure d’entamer les réformes structurelles dans les secteurs publics et privés, de garantir la souveraineté du peuple tunisien et de contribuer au rétablissement de la stabilité dans la région ainsi qu’un gouvernement luttant contre la corruption. Les partis doivent mettre de coté les conflits politiques et idéologiques « a-t-il indiqué.
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