Fidèle à la tradition, Hamma Hammami n’a pas hésité à attaquer de front les partis au pouvoir, notamment en raison des récentes hausses des prix. Intervenant dans Houna Shems de ce vendredi 5 janvier 2018, le porte-parole du Front Populaire (FP) est revenu sur les appels à manifester contre la flambée des prix. « Le peuple a le droit d’y faire face, mais pacifiquement et de manière civilisée. Aucun parmi Béji Caïd Essebsi, Youssef Chahed ou Mohamed Ennaceur n’aurait pu rêver d’arriver au pouvoir sans le peuple tunisien. D’ailleurs, sans les jeunes arrêtés jeudi soir pour les tags, ils n’auraient pas pu accéder au pouvoir non plus », a-t-il lancé.
La revendication du FP est claire, selon son porte-parole : faire tomber la loi de Finances 2018. « Que l’on dise ce que l’on veut de nous, anarchistes ou autre. Ils [les partis au pouvoir] sont en train d’affamer le peuple tunisien. Ils ont mené le pays vers une situation de quasi faillite et souhaitent que le peuple paie la facture ! », s’est indigné Hamma Hammami. Quelle sera l’alternative ? Pour les exportations, le frontiste a souligné qu’une clause de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) autorise tout pays à stopper l’importation de tel ou tel produit pour se protéger. « Comment peut-on prétendre aimer la Tunisie alors que l’on importe des produits qui y sont fabriqués, de l’Union Européenne (UE), de Chine ou de Russie ? Ceci a le don de ruiner les petits industriels », a-t-il déclaré.
L’évasion fiscale constitue l’autre volet sur lequel il faut se pencher, selon le porte-parole du FP. « On affirme toujours que le FP n’apporte rien. Quoi de plus normal, étant donné que ceux qui disent cela sont vendus au Fonds Monétaire International (FMI) et aux sociétés étrangères. Le FMI dit, la Tunisie exécute », a-t-il dit, et d’enchaîner, sur la contrebande : « 54% de l’économie tunisienne est informelle. Il ne faut pas mettre les gens en prison. Il suffit de leur accorder un délai pour échanger leurs billets de banque, de leur proposer d’ouvrir des comptes courants et de leur proposer, également, de payer un impôt de 7% ».
« Le gouvernement, un vendu au FMI », selon Hamma Hammami
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