La grâce présidentielle accordée à Borhène Bsaies fait encore grincer les dents du président de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT), Anas Hamadi. Le magistrat a indiqué ce jeudi 27 décembre 2018 que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a outrepassé les procédures légales, d’autant plus qu’il est allé à l’encontre de la décision de la commission de grâce relevant du ministère de la Justice.
Anas Hamadi poursuit en affirmant que ladite commission a refusé d’accorder la grâce au dirigeant au sein de Nidaa Tounes. « Lors d’une rencontre avec les membres de l’AMT, le ministre de la Justice a indiqué que la commission de grâce a respecté toutes les procédures en vigueur lors de la réception de la demande de grâce, sachant que le rapport qu’il a présenté porte sur le rejet de ladite demande », a expliqué Anas Hamadi. Dans ce contexte, ce dernier considère que la position du président de la République a porté atteinte à la Justice. « Il n’a pas pris en compte l’intérêt national. Le président de la République a privilégié les relations personnelles au détriment de l’intérêt national », a-t-il encore ajouté.
Rappelons que Borhène Bsaies a profité d’une grâce présidentielle le 10 décembre 2018, ce qui a eu le don d’attiser la colère de l’AMT et de plusieurs autres acteurs politiques.