Grandes réformes : bicéphalisme inquiétant !

Selon des informations qui nous sont parvenues, il semble que dans le cadre du suivi de l’action des commissions chargées de l’approfondissement de l’examen des dossiers traitant des grandes réformes, un programme vient d’être établi par le ministère des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’homme.
Cette action s’inscrit dans le cadre de l’exécution de l’accord de Carthage et la mise en place des mécanismes à même d’en assurer le suivi. Pour ce faire, quatre commissions ont été crées. Chaque commission est présidée par le ministre du secteur concerné.

  • Commission de la restructuration des caisses sociales : ministre des affaires sociales
  • Commission du financement de l’économie : ministre des finances
  • Commissions des entreprises publiques : ministre du développement et de l’investissement et de la coopération internationale
  • Commission de la réforme administrative et de la fonction publique : le secrétaire général du gouvernement

Chaque commission tiendra trois réunions au moins en présence des représentants des partis politiques et des organisations nationales.
Tout cela augure d’une reprise en main de la question des grandes réformes dont la mise en œuvre est plus que nécessaire. Le chef du gouvernement, malgré la délicatesse de la situation, n’a pas cessé d’en rappeler l’urgence.
Ceci devrait mettre fin à une certaine cacophonie qui régnait jusque-là au point que les partenaires sociaux ne savent plus à qui il faudrait s’adresser pour trouver des solutions aux questions en suspens. Pire, certains avancent l’idée que personne ne sait plus qui fait quoi au sein du gouvernement dont le chef est pris dans le tourbillon des revendications sociales et fait face à des mouvements manipulés par certaines parties politiques qui cherchent à tout pris à déstabiliser le gouvernement et, par conséquent, le pays.

Taoufik Rajhi

Pour revenir à la question de la cacophonie, le constat est fait par des responsables syndicaux de l’UGTT qui, eu égard à la forte dispersion des dossiers qu’ils doivent discuter avec le gouvernement, sont obligés de s’informer d’abord et de demander des précisions au gouvernement sur le vis-à-vis à rencontrer avant de prendre part aux discussions de certains dossiers épineux.
L’exemple cité dans ce contexte, est celui du dossier sur la réforme des retraites. Le dossier est censé être géré par le ministère des affaires sociales mais un conseiller du chef du gouvernement avec rang de ministre, Taoufik Rajhi pour ne pas le nommer, n’a pas trouvé mieux que de créer une commission au niveau de la présidence du gouvernement pour traiter de la question et doubler celle issue du contrat social signé entre les partenaires sociaux.
Un pavé  que Taoufik Rajhi a jeté dans la marre de cette commission qui a pu, malgré toutes les difficultés rencontrées et les obstacles qu’elle a dû franchir, avancer contre vents et marées  pour aboutir à une vision concertée sur les réformes à engager pour sauver les caisses de retraite.
Selon des sources proches de l’UGTT, la centrale syndicale ne voit pas d’un bon œil  ces agissements peu responsables, selon eux, et qui ne font que brouiller davantage les voies de sortie d’une réforme très périlleuse
Cette tendance à instaurer une sorte de bicéphalisme inquiétant ne fait que porter atteinte à l’harmonie et l’osmose devant marquer l’action du gouvernement. Et sans vouloir préjuger de quoi que ce soit, si cette information se confirme, ce ne sera nullement bénéfique pour l’image du gouvernement confronté à de graves problèmes sociaux qui viennent rajouter une tranche à la situation économique critique du pays.

L.R

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