Grève : du Nord au Sud, la paralysie est presque totale

C’est le « grand » jour pour l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) : plus de 750 000 fonctionnaires sont entrés ce jeudi 17 janvier 2019 en grève générale. Transports publics, administrations, recettes des finances, ministères, établissements scolaires et universitaires : la paralysie est quasi totale.
Dans ce contexte de désolation, les syndicalistes se bousculent pour aller chacun de son chiffre sur le taux de participation.
Selon le secrétaire général-adjoint de l’UGTT, Bouali Mbarki, le mouvement est suivi à 100% en Tunisie. Une affirmation difficile à prendre au sérieux, sachant que dans certaines régions, telle que Nabeul, ce taux atteint à peine 90%.
La grève est suivie à 90% à l’aéroport Tunis Carthage ce jeudi, selon ce qu’a affirmé le secrétaire général-adjoint du syndicat de base de l’office de l’aviation civile et des aéroports (OACA), Khaled Chennaoui. « Les perturbations constatées à l’aéroport n’ont rien d’exceptionnel et elles ont lieu dans tous les aéroports du monde. La grève a été programmée. De ce fait, tous les passagers ont été prévenus. Ils ont été appelés à reporter leurs vols », a-t-il déclaré sur Jawhara FM.
Les fonctionnaires ont commencé à se masser sur la place Mohamed Ali de Tunis, où le secrétaire général, Noureddine Taboubi, devait prononcer un discours.

A l’aéroport Tunis-Carthage, on affiche sa participation à la grève

Dans les régions, la mobilisation est en marche aussi dans le cadre de la grève générale de ce jeudi. À Bizerte, la paralysie est quasi totale dans le service public. Aucun fonctionnaire n’a été en poste dans la quasi totalité des administrations publiques. Le transport est également à l’arrêt. Il est néanmoins assuré par le transport collectif et les taxis individuels. D’ailleurs, c’est le cas à Tunis où seul le privé est opérationnel. La grève, d’un autre côté, était présentielle dans les institutions judiciaires, à l’instar du Tribunal Administratif. Néanmoins, le service minimum est assuré dans certains secteurs. C’est le cas du bureau de poste de Bizerte, des urgences et du service gynécologique de l’hôpital universitaire Habib Bougafta. Le gouvernorat de Nabeul est lui aussi très touché par la grève. Le mouvement est suivi à 90% selon le secrétaire général-adjoint de l’Union régionale du travail (URT), Hatem Ben Romdhane sur la Radio Nationale. « La mobilisation est massive devant le siège de l’URT », a-t-il assuré
Plus au Sud, à Gabès, la donne est la même. Les agents de la fonction publique et du secteur public sont eux aussi entrés en grève générale ce jeudi 17 janvier 2019. Tous les secteurs sont touchés, exception faite des secteurs vitaux comme la santé où le service est assuré dans les urgences. Idem à Ben Guerdane, relevant du gouvernorat de Médenine, où un rassemblement a eu lieu devant le siège de l’URT. Les protestataires ont exprimé leur rejet des décisions du gouvernement qui émanent, selon eux, d’outre-mer, allusion faite au Fonds Monétaire International (FMI). Le taux de participation a atteint les 88% selon les responsables syndicaux.
La grève générale bat son plein également à Tataouine. Les agents de l’hôpital régional ont arrêté toutes leurs activités ce jeudi. Seules les urgences sont opérationnelles.

Related posts

Trente ans de partenariat tuniso-européen : entre bilan et nouvelles ambitions

De 101 à 4 ans de prison : revirement judiciaire pour Chafik Jarraya

Le député Nabih Thabet tire sa révérence