Une grève générale sera observée le 8 février 2017 sur tout le territoire national par les médecins du secteur privé, selon Kamel Gharbi, membre du syndicat relevant de l’Union des médecins spécialistes, qui a participé à la réunion générale extraordinaire du syndicat, tenue ce dimanche 5 février. À travers cette grève, les médecins appelleront à la libération de leurs deux confrères arrêtés à Sousse et à Gabès suite à des erreurs médicales.
Mise en garde à vue samedi 4 février, la médecin résidente de l’hôpital Farhat Hached de Sousse est soupçonnée d’avoir placé un nourrisson né prématurément ( 6è mois) à la morgue. C’est en tout cas selon la version racontée par le père du nourrisson. La médecin, lors de son audition, a nié avoir ordonné le transfert du défunt nourrisson à la morgue, affirmant qu’il est décédé juste après sa naissance suite à une grossesse compliquée.
L’oncle, de son côté, nous plonge encore dans le doute en affirmant que les infirmiers de l’hôpital Farhat Hached ont cru que le nourrisson était d’ores et déjà mort à sa naissance, ce qui les a conduit à le placer dans un carton dans la salle d’accouchement. Venue pour le récupérer, la famille s’est rendue compte que le bébé était encore en vie. Il est mort une heure plus tard.
Réagissant à ce premier cas, Samira Meraï, ministre de la Santé, a déclaré, ce dimanche, que la mort du nourrisson n’a pas été causée par une erreur médicale. « L’enquête suit son cours », a-t-elle souligné.
Quant au médecin de Gabès, il s’agit d’un anesthésiste. Il a été arrêté suite à une erreur de transfusion sanguine. Le patient a été admis à l’hôpital pour une fracture de la hanche, mais transféré vers la clinique privée dans laquelle l’anesthésiste en question travaillait. Ce dernier a expliqué son choix par le manque d’équipements au sein de l’hôpital public. Pendant l’opération chirurgicale, une poche de sang incompatible avec le groupe sanguin du patient a été injectée à ce dernier, provoquant ainsi son décès malgré les vaines tentatives des médecins de le sauver. L’anesthésiste a donc été arrêté, ainsi que l’infirmier de la banque du sang.
Plusieurs zones d’ombre règnent encore sur ces deux affaires, notamment en ce qui concerne celle de l’hôpital Farhat Hached de Sousse, où les témoignages sont différents. L’enquête va se poursuivre donc pour déterminer les circonstances réelles de ces deux drames.