Le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Yombai, a affirmé, jeudi 26 juin 2014, dans une conférence de presse que le nombre de grèves a augmenté d’environ 4% au cours des 5 premiers mois de l’année en cours par rapport à l’année 2013 et que le nombre des journées de travail perdues a augmenté de 36% en comparaison avec la même période de 2013. Quant à l’institution du conseil national du dialogue social, le ministre a assuré que le projet de loi y afférent sera soumis au conseil des ministres prochainement sans pour autant donner de date précise… Le conseil national du dialogue social étant une des dispositions phares du contrat social signé le 14 Janvier 2013. Quelqu’un s’en rappelle ? Et pourtant. Mis sous les feux de la rampe pendant des mois avant sa signature et célébré en grande pompe avec son lot de conférence de presse, interviews et autres rencontres… sans oublier la nécessaire dose de populisme…
Depuis sa signature triumvirale entre le Secrétaire général de l’UGTT, La Présidente de l’UTICA et l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, rien, absolument rien n’a été entrepris. Le contrat social était-il voué à l’échec d’emblée, ou était-ce l’effet des assassinats et autres événements qui ont secoué le pays ?
Quoi et pourquoi ?
Le contrat social devait garantir la paix sociale et rassembler tous les acteurs économiques autour d’un grand projet national. Était-ce simplement un accord personnel entre les intéressés ? Préparé, rédigé et signé par leurs soins, entourés de leurs experts, mais sans débat réel, conforté par une adhésion machinale et fragile, sinon temporaire, du citoyen ordinaire. Le pacte était, peut-être, bon, mais il ne pouvait être durable que si la base s’y était réellement impliquée, au delà des seuls dirigeants, de leurs alliances ou de leurs querelles. Toujours est-il que dans les circonstances actuelles, ledit contrat est perçu comme une courroie de transmission populiste, sans plus et sans envergure. Du reste, et à lire le contenu dudit contrat, de douze pages, on remarque d’emblée qu’il est noyé de généralités jusqu’à frôler « l’absolu-indéfini » du genre : « instituer un nouveau modèle de croissance » et « croissance globale » (p3), « développer une croissance basée sur le savoir et l’innovation » et « Amélioration du contexte des affaires » (p4), « briser l’isolement des régions intérieures » « encourager le travail indépendant » (p5), « créer une nouvelle configuration des relations de travail » (p7), etc. La liste est encore longue, mais le « rythme » est le même pour les 12 pages. Du déjà vu…
Deux mesures prévues restent, quand même, salutaires et que nous pouvons déplorer la non réalisation : l’institution d’un système d’un fond d’assurance perte emploi, et du conseil national du dialogue social susmentionné.
Le feuilleton des assassinats
C’était sans nul doute le début de la fin du contrat social. En effet l’assassinat de Chokri Belaid, le 06 Février 2013, a été vécu comme une gifle révélatrice à l’UGTT que le gouvernement de l’époque n’était pas fiable. L’UGTT s’en doutait déjà depuis un certain temps ; il savait que quelque chose ne tournait pas rond et que le gouvernement Jebali allait trébucher un jour ou l’autre. L’affaire Belaid allait porter le coup de grâce. Après cette date, personne ne se rappelait plus du contrat social, ni y prêtait encore de l’attention. Et quand il y a eu un autre assassinat, le contrat était définitivement enterré.
Confectionné à peu près exactement dans les mêmes conditions que le pacte social de 1977, ledit contrat n’est, pour l’UGTT, qu’un accord provisoire qui peut, éventuellement, durer dans le temps. En effet, l’UGTT était et reste toujours très sensible aux circonstances jusqu’à en faire un outil de travail. En d’autres termes, le contrat social ne durera que tant qu’il y a entente avec le gouvernement sans parler qu’il consolide l’UGTT et renforce personnellement Mr Abassi.
Les grèves, un rempart contre la politique d’austérité ?
Depuis que la présidence du gouvernement a commencé à révéler ses véritables orientations, les tendances et motivations profondes des grèves ont changé pour se transformer en une force d’opposition politique à l’encontre de ce qui est considéré comme étant des attaques répétitives du gouvernement contre la compensation et les classes moyennes et défavorisées. La situation se tend davantage quand M. Jomâa essaye de faire passer son plan sur la compensation à tout prix. Quant à l’UGTT, il considère qu’il est le défenseur des salariés et des petites gens et le rempart contre le désengagement social de l’État et la politique de privatisation, à commencer par celle du secteur énergétique.
Le contrat social 1977-2013
Cela peut surprendre plus d’un, mais le contrat social n’est pas une innovation. Originellement, il fut imaginé par le premier ministre français Jacques Chaban Delmas, et appelé à l’époque pacte social. Repris par le ministre des affaires sociales de l’époque Mohamed Ennaceur, qui l’a proposé à Hédi Nouira, séduit immédiatement par l’idée et le projet, tout comme « le vieux lion », Feu Habib Achour, secrétaire général de l’UGTT. Signé le 19 Janvier 1977. Il n’a pas pu tenir plus de 09 mois avec l’affaire Sogitex de Ksar Hellal, en octobre 1977, qui a conduit à son tour, avec la contribution de Abdallah Farhat et autres faucons du parti socialiste destourien (PSD), à la dissension et la brouille entre Nouira et Achour et aux terribles affrontements tragiques du 26 Janvier 1978… En effet, Le rôle qu’a joué en 1977 et 1978 Feu Abdallah Farhat, ministre de la défense à l’époque, dans les événements du Jeudi noir 26 Janvier 1978 est connu. Dès le départ, il était foncièrement contre le pacte social de 1977. À l’origine de cette position, une forte inimitée à l’égard de l’UGTT de Habib Achour qui risquait de devenir une organisation forte faisant contrepoids au PSD.
Le pacte social de l’époque a échoué malgré que le Président Bourguiba a mis tout son poids pour qu’il réussisse…
Quant au contrat social de 2013, c’est comme si les événements qui ont achevé le pacte de 77 se sont projetés sur ceux de 2013 par l’assassinat de Chokri Belaid. Aussi, le contrat a donné beaucoup d’importance et de légitimité à L’UGTT et à l’UTICA et les a rapproché dans une union menaçante pour les gouvernements, ceux de Jebali et Laarayedh, en l’occurrence, et contre une présidence qui voyait beaucoup de dangers à ce que les organisations nationales puissent leur tenir tête et leur adresser des ultimatums.
Si par le passé, il était possible de briser ces organisations de la société civile sans encourir un risque vital, les temps semblent avoir définitivement changé.
Moncef Chtourou
M. Mohamed Ali Toumi réélu à la présidence de la FTAV
Tunis, le 7 juillet 2014 – M. Mohamed Ali Toumi a été réélu pour un second mandat à la tête de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV). Les agences de voyages adhérentes à la Fédération ont en effet voté la nuit dernière en faveur de la liste conduite par le président sortant.
Le mandat du nouveau bureau s’étalera désormais sur 4 ans, étant donné que les statuts de la FTAV ont été amendés récemment.
A l’issue de ces élections, le nouveau conseil d’administration de la FTAV sera désormais constitué des 15 membres suivants :
Fonction : Nom & prénom
Président : Mohamed Ali Toumi
Secrétaire générale : Nadia Ktata
Vice-président chargé des relations avec l’administration : Raouf Jaïem
Vice-président chargé des commissions techniques : Dhafer Letaïef
Vice-président chargé des fédérations régionales (FRAV) : Walid Hnid
Vice-présidente chargée des relations internationales et des salons : Sonia Sayah
Secrétaire général-adjoint : Mohamed Mejri
Trésorier général : Jabeur Ben Attouche
Trésorier général-adjoint : Ismaïl El Oued
Président de la FRAV du sud-est (Djerba) : Hatem Mejlissi
Président de la FRAV du centre-sud (Sfax) : Achraf Barkia
Président de la FRAV du centre (Sousse) : Hamouda Belhouane
Président de la FRAV du Cap-Bon (Hammamet) : Fathi Guizani
A noter que les élections au sein des deux fédérations régionales du sud-ouest seront organisées incessamment.