Dans les villages poussiéreux de la Cisjordanie occupée, là où les canalisations israéliennes n’atteignent pas, les palmiers-dattiers se laissent mourir et les serres s’abandonnent. Les Palestiniens affirment qu’ils peinent à obtenir suffisamment d’eau pour baigner leurs enfants et laver leurs vêtements, sans parler d’abreuver leur bétail et faire pousser leurs arbres fruitiers, selon les données rapportées par l’agence de presse américaine, Associated Press.
Contrastes frappants d’une géographie hydrique
À l’opposé, les colonies juives voisines ressemblent à de véritables oasis. Les fleurs sauvages percent le sol. Les poissons d’élevage nagent en rangées ordonnées dans les bassins. Les enfants peuvent s’offrir le plaisir d’une baignade dans les piscines communautaires.
La Cisjordanie : Un théâtre de conflits hydriques et géopolitiques
La bataille pour l’accès à l’eau dans cette étroite bande de terre fertile reflète un conflit plus vaste pour le contrôle de la Cisjordanie, en particulier de la vallée du Jourdain, que les Palestiniens considèrent comme le grenier de leur État, et que les Israéliens voient comme crucial pour protéger leur frontière orientale.
Une disparité hydrique désolante
À travers toute la Cisjordanie, les problèmes d’eau tourmentent les villes et villages palestiniens depuis les accords de paix intérimaires des années 1990, qui ont conféré à Israël le contrôle de 80% des réserves d’eau de la Cisjordanie, ainsi que sur la plupart des autres aspects de la vie palestinienne.
L’équation de l’eau
Ces accords ont également créé un gouvernement palestinien à autonomie limitée, chargé d’approvisionner en eau ses villes en puisant dans les réservoirs qui se vident rapidement et qu’il partage avec Israël, ainsi qu’en achetant de l’eau auprès de la société d’État israélienne. Cette disposition a laissé les Palestiniens vivant dans les 60% restants de la Cisjordanie sous le contrôle civil israélien total, coupés à la fois des réseaux d’eau israéliens et palestiniens. Cela inclut une grande partie de la vallée du Jourdain.
L’eau, fil d’Ariane des Palestiniens
Initialement prévus pour durer cinq ans, ces accords intérimaires sont toujours en vigueur aujourd’hui. La question de l’eau continue de façonner le paysage complexe de la Cisjordanie, façonnant des destins incertains et des espoirs contrariés, et rappelant à tous que le précieux liquide qui jaillit du sol ne se contente pas de désaltérer les corps, mais sculpte également les contours d’une géopolitique tendue et complexe.
Guerre silencieuse de l’eau en Cisjordanie : Entre disette et prospérité
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