Habib Essid de retour malgré lui

Rares, très rares sont les apparitions médiatiques de Habib Essid, depuis son départ de la tête de l’Exécutif. L’ancien Chef du gouvernement a toujours dit que la vie politique ne l’intéressait plus et qu’il préférait se consacrer à sa passion : l’agriculture. Quelle part de vérité dans ces déclarations ?
Habib Essid a décidé, mercredi 22 novembre 2017, de s’afficher, mais loin de la scène politique : il a opté pour l’Institut de presse et des Sciences de l’information (IPSI). L’objectif déclaré : aborder son expérience sur le plan communicationnel.
« Je n’ai aucun avenir politique. Le mien est agricole ! », insiste-t-il quand il a été interrogé sur un possible retour dans la vie politique. Mais une phrase qu’il a prononcée laisserait entendre que l’hypothèse n’est pas du tout à écarter : « je suis un soldat de la nation. Si mon pays fait appel à moi, je serai présent », dit-il. Veut-il dire qu’il serait prêt à devenir ministre si Youssef Chahed faisait appel à lui et qu’il refuserait de rejoindre un quelconque parti politique ou, à défaut, de fonder le sien ? Prudence.
On se souvient, par ailleurs, du bras de fer bien dissimulé dont on parlait dans les coulisses du Palais du gouvernement et de Nidaa Tounes, entre Habib Essid et Béji Caïd Essebsi, président de la République. « Mes relations avec le Chef de l’Etat sont excellentes. D’ailleurs, je lui ai rendu visite à plusieurs reprises », assure Habib Essid. Mais qu’en est-il de ces piques qu’il avait adressées à Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et à Youssef Chahed, en parlant de lui en tant que son ministre ? « Mes propos sur Youssef Chahed étaient totalement innocents. Il a travaillé avec moi en tant que secrétaire d’Etat et en tant que ministre. C’était une question d’habitude. Cette fois-ci, c’est une initiative, la prochaine ce sera une fatwa », avait lancé Habib Essid lors de ce même discours. La presse s’est affolée autour de cette petite phrase qui a été assimilée à un coup porté à Rached Ghannouchi et à un indicateur de la mainmise d’Ennahdha sur le pouvoir. Interpellé sur l’emploi de cette expression, Habib Essid a esquivé, mais avec peu d’habileté, la question : « Je voulais, à travers mes dires, insister sur l’importance de la continuité d’un gouvernement. Ce dernier doit continuer. Et je voulais surtout dire qu’il ira jusqu’en 2019 », assure-t-il. Et de rappeler, encore : « Tout ce que j’avais à dire, je l’ai dit devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) lors du vote de confiance. Certaines choses ne doivent pas être divulguées par obligation de réserve, mais ce qui devait être dit, a été dit ».
Habib Essid, qu’il le veuille ou non, est revenu sur la scène médiatique et politique à travers son intervention à l’amphithéâtre de l’IPSI. Le choix d’un institut – lieu estudiantin loin des conférences de presse dans les hôtels et les palais de congrès – n’est peut-être ni fortuit ni aussi innocent qu’on veuille faire croire. « Je n’ai aucun avenir politique. Le mien est agricole. Je suis un soldat de la nation. Si elle m’appelle, je serai présent ». Cette déclaration résumerait, peut-être, tout sur les intentions futures de Habib Essid.

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