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Le député et dirigeant du mouvement Ennahdha, Moez Haj Rhouma a indiqué lundi 13 janvier sur le plateau de « Capucino », sur Radio Cap FM que, contrairement à ce qui circule actuellement, Ennahdha est bel et bien concerné par la formation du prochain gouvernement.
« Contrairement à ce que rapporte la rumeur, notre mouvement ne se situera pas en dehors du processus mené actuellement pour rejoindre un accord sur la personnalité fédératrice qui va composer le prochain gouvernement, a-t-il insisté. Le président de la République doit consulter Ennahdha qui demeure le plus grand bloc au sein de l’assemblée des représentants du peuple. Ennahdha va interagir de la façon positive habituelle avec la personne sur laquelle on va se mettre d’accord pour mener à bien la formation du gouvernement ».
Et le dirigeant d’Ennahdha d’ajouter: « Neuf ans après la révolution, nous nous rendons compte qu’il faut réviser la loi électorale qui a enfanté à l’issue des élections de 2019 un paysage en mosaïque, cet éparpillement ne donnant à aucune force la possibilité de prendre ses responsabilités pour exercer le pouvoir. Il faut réviser la loi électorale dans le sens de la continuité. Avec 52 députés, Ennahdha ne représente même pas 25% des composantes de l’assemblée des représentants du peuple. Idem pour les autres partis. Les partis Attayar et Achaâb croient détenir la vérité. Notre parti, lui se trouve dans toutes les villes et villages du pays ».
* »Le conseil de la Choura a critiqué le cavalier seul de Jemli »
Commentant l’échec du gouvernement Jemli à obtenir la confiance de l’ARP, Haj Rhouma estime que « l’expérience Jemli enrichit l’expérience démocratique dans notre pays. A Ennahdha, nous avons critiqué certains aspects de son gouvernement qui comprenait des gens dont nous ne voulions pas vraiment. Lors de la 35e session du Conseil de la Choura, nous avons même critiqué le cavalier seul de Jemli, un choix qui nous a été imposé par Achaâb et Attayar. Il nous a promis de réviser la composition de son gouvernement qui comprenait certains noms sur lesquels pesaient des soupçons de corruption. Il n’en reste pas moins que le staff gouvernemental de Jemli comprenait quelques figures de grande qualité comme Mongi Marzouk. On s’est dit qu’on allait soutenir ce gouvernement, et on l’a fait jusqu’au dernier moment, pour pouvoir ensuite passer à autre chose. Si des révisions s’imposaient dès les débuts de son mandat, elles auraient été faites. Malheureusement, Jemli a pris tout seul la décision d’aller vers un gouvernement de compétences indépendantes. Alors que nous lui avions enjoint de composer un gouvernement de politiciens qui assumeront entièrement leurs responsabilités devant leurs électeurs au final ».
H.A.