Rependant à un article écrit par l’écrivain tunisienne Hélé Béji sur le site français leplus.nouvelsobs.com et intitulé « Tunisie : oui à un gouvernement avec Ennahda. Notre pays a besoin d’esprit de compromis », le politologue et intellectuel tunisien Hamadi Redissi a publié hier 6 février 2015 un article intitulé « En Tunisie, Ennahdha entre au gouvernement. Les politiques ont trahi le peuple » sur la même tribune.
Dans l’article Hamadi Redissi a fustigé ce qu’il a appelé « La schizophrénie de Nidaa Tounes ».
D’après lui, le cheval de bataille de Nidaa dans sa campagne électorale était l’écartement d’Ennahdha, un parti « qui aura tout fait pour ruiner la Tunisie ». Or le deux partis ont fini par coucher ensemble dans un même lit, selon ses dires.
« Pendant des mois, le chef de Nidaa martelait que Nidaa et Ennahdha étaient « deux droites parallèles », l’un impatient de « faire rentrer la Tunisie dans le XXIe siècle », l’autre rebroussant chemin « vers le VIIIe siècle » (l’islam premier). Jamais, disent les dirigeants de Nidaa, nous nous gouvernerons avec Ennahdha ! C’est fait. Ils couchent ensemble dans un même lit », regrette l’intellectuel tunisien.
Hamadi Redissi a affirmé qu’en cherchant une majorité absolue pour son gouvernement et en prônant pour une « démocratie consensuelle », le chef du gouvernement Habib Essid a contribué à la mort de la démocratie avant même qu’elle ne naisse.
« L’opposition fera les couloirs du Palais… D’un coup, la démocratie « consensuelle » étouffe la démocratie tout court avant même qu’elle ne naisse » Explique l’universitaire.
Allant plus loin, Redissi s’est vigoureusement opposé à l’idée avancée par sa collègue Hélé Béji selon laquelle le parti Ennahdha, laissé dans l’opposition, il s’appuie sur sa base islamiste pour chasser du pouvoir les modernistes et effacer leurs œuvres, regrettant qu’il s’agit d’une sorte de chantage. « ou bien les islamistes se sont convertis « à l’identité de la nation et aux règles de l’État civil » (auquel cas, on n’a plus rien à craindre d’eux) ou bien, ils menacent de semer la terreur et de refaire « de la religion une arme totalitaire contre la nation ». On ne peut pas faire l’éloge de leur civilité et se méfier de l’Arabe en eux, toujours perfide » a-t-il argumenté.
Nidhal Adhadhi