Les députés de l’ARP ont dit non, le soir du mardi 17 janvier, à la formation d’une commission d’enquête sur les soupçons de corruption au sein de l’Instance Vérité Dignité (IVD).
Intervenant dans Expresso du mercredi 18 janvier, Hamma Hammami a défendu le vote de l’ARP, affirmant que ceux qui ont voulu former la commission veulent en réalité s’attaquer à la justice transitionnelle.
« La justice transitionnelle n’est pas l’affaire d’Ennahdha. C’est un acquis de la Révolution qui nous permet de connaître ce qui s’était passé avant le 14 janvier et qui nous aide à mieux nous protéger à l’avenir contre la corruption et la dictature », a déclaré le porte-parole du Front Populaire.
« Pourquoi évoquer la corruption à l’IVD alors que c’est un phénomène que l’on observe, à titre d’exemple, chez Nidaa Tounes et dans plusieurs institutions de l’État ? », s’est-il interrogé, soulignant que le Front Populaire a voté contre la formation de ladite commission car il considère que ce « brouhaha politique » et la campagne contre Sihem Ben Sedrine, présidente de l’IVD, visent la justice transitionnelle.
« Tous ceux qui ont voté pour la commission ont, en réalité, voulu frapper cette justice. Nous savons tous ce que les opposants à l’IVD ont dit à propos des victimes qui se sont exprimées pendant les auditions publiques de l’Instance. Ces opposants veulent blanchir l’ancien régime », a encore déclaré Hamma Hammami, ajoutant que celui qui veut s’attaquer à Sihem Ben Sedrine « n’aura qu’à le faire devant les tribunaux ».
Soulignons que l’ARP a rejeté, hier, la formation de la commission d’enquête visant l’IVD. D’après les chiffres publiés par l’ONG Al Bawsala, 59 députés d’Ennahda ont voté contre (une abstention et un vote pour, qui est celui d’Abdelfattah Mourou), 48 élus de Nidaa Tounes ont voté pour. 11 députés du Front Populaire ont, pour leur part, voté contre la création de ladite commission.