Le conflit politique qui marque la scène nationale aujourd’hui vise à s’emparer du siège de président de la République et oppose le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, au directeur exécutif auto-proclamé de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi. C’est ce que pense le porte-parole du Front Populaire Hamma Hammami, qui est a été l’invité de Bled Lyoum sur la Radio Nationale.
Les concertations qui ont lieu dans le cadre du Pacte de Carthage 2, selon le frontiste, ne sont qu’une dangereuse pièce de théâtre qui menace le pays entier. « Les 63 points apportés par la commission d’experts ne sont qu’un masque visant à dissimuler le véritable conflit autour du point 64 [relatif au remplacement de Youssef Chahed] », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, Hamma Hammami a mis en garde contre la menace d’une intervention étrangère, citant, pour appuyer ses propos, la réunion entre le Chef du gouvernement et 7 ambassadeurs étrangers en Tunisie. « Les ambassades se permettent d’intervenir dans les affaires internes du pays car la coalition au pouvoir les a laissées faire », a-t-il assuré.
Il a aussi réagi à la position d’Ennahdha qui a exprimé son attachement à la stabilité du pays à travers le maintien de Youssef Chahed. « Le parti a pris en considération l’Occident et le FMI, puisqu’il a réalisé que ces deux parties soutiennent Youssef Chahed », a-t-il dit.
D’autre part, le porte-parole a affirmé que le Front Populaire a mis en place un grand projet national, en collaboration avec l’opposition et les forces de la société civile. Il devrait apporter, selon lui, des « changements profonds » comparés à ce qui est proposé par le système actuel.
Le pays est au bord de la faillite d’après Hamma Hammami. Au niveau social, il risque d’éclater. « La solution est entre les mains du peuple et des forces démocratiques et civiques, capables d’exercer une pression politique », a-t-il ajouté.