Hamma Hammami, secrétaire général du parti Al Ommel (Les Travailleurs) a tenu vendredi matin 24 septembre une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que « ce qu’entreprend le président de la République Kaïs Saïd nous rappelle les heures les plus sombres de la dictature. »
« Depuis le 25 juillet dernier, il n’y a eu que violations des libertés, offenses contre les les journalistes, mainmise des médias publics, répression des manifestations et incarcérations, a-t-il dénoncé. Tout le long des deux derniers mois, soit depuis les décisions du 25 juillet, aucun dialogue n’a eu lieu ni avec le peuple ni avec les forces vives du pays. En vérité, nous n’avons vu que fuite en avant, ambiguïté et inclination à la tyrannie par le monopole du pouvoir car Kaïs Saïed s’est emparé du pouvoir illégalement. »
* »Il a profité de la situation pourrie provoquée par Ennahdha »
Hamma Hammami a par ailleurs estimé que le chef de l’Etat a profité de la situation pourrie provoquée par le mouvement islamiste Ennahdha pour procéder à un coup d’Etat et s’emparer du pouvoir, soulignant que « l’article 80 ne l’autorise pas à faire ce qu’il s’est permis de faire », avant de déplorer que Saïed se soit arrogé 90 pour cent des pouvoirs exécutifs de la Constitution de 1959.
« Mais, que voulez-vous, Saïed n’est que l’enfant du régime de Bourguiba et de Ben Ali, poursuit-il. Il aspire à cela, c’est-à-dire revenir à un système présidentiel d’autocratie absolue si bien d’ailleurs qu’il n’a pas précisé la durée des pouvoirs exceptionnels qu’il s’était accordés. Du coup, la situation qu’il a créée pourrait se prolonger. Entretemps, a-t-il réellement combattu la corruption ? A-t-il ouvert les dossiers des assassinats politiques ? Bref, il a amendé la Constitution rien que pour devenir président à vie », conclut le SG du parti des Travailleurs.
H.A.