Un vent de discorde semble souffler sur le Front Populaire (FN). L’approche des élections présidentielles de 2019 commence, à ce qu’il parait, à émoustiller des turbulences au sein d’une alliance politique qui a fait preuve, depuis sa création en 2012 et jusque-là, d’une cohérence entre ses composantes et d’une solidité à toute épreuve, du moins en apparence.
Les bruits des coulisses semblent l’indiquer. Les fractions politiques composant le Front populaire se sont mis à discuter, chacune de son côté et en interne, du mérite de Hamma Hammami à être à nouveau le candidat du front pour les élections de 2019. Ce qui se joue derrière cette remise en question, c’est le leadership même de Hammami au sein du FN.
Les premiers qui commencent à faire apparaître leur malaise vis-à-vis de la perpétuation de cet état de fait qui a propulsé Hamma Hammami au rang de seul porte-parole et seul candidat du front, ce sont les militants et cadres du parti des Patriotes Démocrates Unifiés (PDU). Certains parmi eux avancent même l’existence d’une tendance au sein du parti favorable à ce que Houcine Abassi, l’ex-secrétaire général de la centrale syndicale, se présente à ces élections de 2019 sous la bannière du Front populaire.
S’agit-il d’une question d’égo ou d’une affaire de leadership ? ou bien d’une polémique qui s’apparente à un début de fissure à portée plus profonde et aux soubassements idéologiques (Marxisme Léninisme contre Maoïsme) mais aussi politiques relatifs notamment à la ligne politique menée par Hamma et sa manière de gérer la relation du Front avec les différentes composantes et protagonistes du paysage politique en Tunisie?
Il reste encore à savoir, quel serait le positionnement de l’autre composante principale du Front Populaire, le Parti Taliaa, plus connu sous l’appellation de Baath, de tendance nationaliste et dont la position prise vis-à-vis de ce début de conflit aura l’effet de faire basculer les rapports de force au sein du FN d’un côté comme dans l’autre, avec ce que cela pourrait engendrer en terme de scissions et de fragmentation du Front Populaire.
Le vent des dissensions semble n’épargner aucun parti ou front. La malédiction des élections risque de n’épargner personne.
Attendons voir.