Hammam des députés : la dissolution de l’ARP, une solution ?

Ce qui se passe sous la coupole de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) ne surprend plus. Jour après jour, les “représentants du peuple” font preuve d’une remarquable créativité pour nous offrir des shows inédits. Désormais, le citoyen tunisien a le choix entre deux médiocrité pour se défouler : les émissions bas de gamme qui profitent du malheur des autres pour les exposer, et les spectacles de nos députés.
Nous pensions que les députés avaient touché le fond le 16 juillet 2020, mais ce qui s’est passé ce lundi 20 juillet 2020 était la preuve que nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises et de nos peines. S’accrochant à un sit-in qui perd, jour après jour, de son bon sens et de sa légitimité, deux députés du Parti Destourien Libre (PDL) se sont lâchés pour perturber une conférence de presse donnée par le Cheikh Rached Ghannouchi, président de l’ARP.
La réponse des députés d’Ennahdha a été immédiate. La scène a viré à un véritable hammam. On n’arrivait plus à comprendre ce qui se disait tant les hurlements des députés étaient imposants. C’est avec un calme étonnant et provocateur que le Cheikh a décidé de poursuivre son discours comme si rien n’était.
L’atmosphère, à l’ARP, a dépassé le stade du toxique, empoisonnant le pays lui-même. Tout le monde accuse et provoque tout le monde. C’est la même tendance depuis des mois et on ne perçoit aucun espoir de changement. C’est, de ce fait, le blocage total à l’ARP qui est pourtant la plus haute sphère du pouvoir en Tunisie selon le régime politique sur-mesure mis en place par Ennahdha.
Et si l’ARP était dissoute ? Dans l’état actuel des choses, le président de la République peut y procéder. Toutefois, la prudence l’incitera à attendre encore un peu. Il faut préciser que selon plusieurs observateurs, la dissolution de l’ARP constituerait, effectivement, le projet de Kaïs Saïed dont, selon d’autres, les soutiens seraient en train de préparer des listes électorales pour d’éventuelles élections législatives anticipées.
Dans tous les cas, le constat est général et il est partagé par la grande majorité des Tunisiens : l’ARP est devenue un obstacle pour la Tunisie à cause des agissements des députés et des tiraillements politiques qui y règnent.
Une fois encore : vivement qu’ils partent !

F. K

A lire aussi :
Énième altercation à l’ARP entre les députés du PDL et ceux d’Ennahdha (Vidéo)

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