Hammouda Ben Slema révèle les dessous croustillants des négociations entre Ennahdha et Ben Ali

Dans une interview accordée au journal hebdomadaire Akher Khabar, dans son édition de ce mardi 24 mai 2016,, Hamouda Ben Slema, considéré comme l’une des personnes les plus proches du président déchu Ben Ali, a révélé plusieurs détails et données confidentielles sur les négociations et les conventions qui ont eu lieu après le 7 novembre 1987 entre le régime de Ben Ali et des dirigeants du parti islamiste Ennahdha.

Hammouda Ben Slema a affirmé qu’il avait été chargé par l’ancien président Ben Ali de transmettre un message très important aux leaders islamistes. L’objectif principal de ce message était de rassurer les islamistes qui avaient été opprimés par le  régime de Habib Bourguiba. Par ce message, Ben Ali souhaitait rassurer les leaders du mouvement Ennahdha en les informant des initiatives qu’il allait prendre à leur profit.

Hammouda Ben Slema a affirmé que l’ancien président Ben Ali avait tenu parole à ce sujet, en optant pour un discours plus ouvert sur les principes de l’Islam. Ben Ali a donc eu recours, de façon intentionnelle, à des versets du coran lors de son fameux discours du 7 novembre, en vue de rassurer les dirigeants islamistes. Ben Ali avait également tenu à appliquer certaines réformes du système éducatif et notamment les cours d’éducation religieuse.

L’interlocuteur du journal Akher Khabar a également rappelé que Ben Ali avait exprimé sa disposition à annuler les peines de mort prononcées à ce moment là à l’encontre des dirigeants islamistes. Il avait également décidé de libérer certains dirigeants et de réintégrer d’autres dans le marché de l’emploi et dans la société civile. En contre partie, Ben Ali avait exigé des leaders islamistes de retenir leurs troupes en vue de lui faciliter la tâche.

En ce qui concerne les négociations directes entre les islamistes et les responsables de l’ancien régime, Hammouda Ben Slema a  affirmé qu’il avait été chargé par Ben Ali d’organiser plusieurs rencontres entre les deux parties.

L’interlocuteur du journal a affirmé que ces rencontres, dont certaines avaient duré plusieurs heures, avaient été marquées notamment par la présence de Ali Laarayath, Hamadi Jebali, Rached Ghannouchi, Monsor Rouissi et Abderrahim Zouari.

Lors de ces rencontres, Ben Ali avait proposé aux leaders islamistes 4 sièges au parlement pour les législatives de 1989. Rached Ghannouchi aurait en ce moment là apprécié l’idée et répondu  » Nous serons pleinement satisfaits de tout ce qu’il voudra bien nous accorder ».

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