Nour Guiga, mannequin tunisienne internationale
Le scandale d’harcèlement sexuel dans le monde de la mode aux Etats-Unis prend de plus en plus d’ampleur, Cameron Russel était la première à briser le silence, puis, les autres mannequins n’ont cessé de faire part de leurs expériences. Chose qui a poussé une députée américaine à proposer un texte de loi protégeant les mannequins. Parmi les victimes, figure une jeune mannequin tunisienne. Elle s’appelle Nour Guiga, de père tunisien et de mère russe. Une beauté occidentale avec des airs orientaux. Nour a décidé, elle aussi de briser l’omerta. « ça fait un moment que j’ai vécu cette expérience mais j’en avais jamais parlé et quand j’ai vu cette campagne qui a été faite par le Time Magazine, je me suis rendue compte que je devais moi aussi en parler, ça n’était pas un événement isolé et que beaucoup de femmes pouvaient aussi en être victimes. Donc, si je peux à mon tour prévenir les autres et empêcher que ça se reproduise alors je le ferai. J’étais harcelée par un photographe, on avait un shooting dans son studio personnel. Au début, tout se passait très bien, j’avais senti aucun problème. On a fait quelques photos. Puis, on a changé de look. Le dernier c’était une robe t-shirt, un petit peu courte et là il me demande si je voulais bien faire du nu, je lui ai expliqué que je ne voulais pas en faire, c’était très clair. Il a dit d’accord, pas de souci puis il a commencé à me faire de la pression, à me forcer, sachant qu’au début il m’a fait croire qu’il allait juste prendre en photos les expressions de mon visage. Alors que sur les photos, il a pris mon corps en entier. C’est assez répandu dans notre milieu et c’est pour ça que je ne me suis pas exprimée avant. C’est même banalisé. Heureusement que mon agence était de mon côté. Ce sont des choses qui arrivent souvent surtout de la part des photographes qui ont un certain pouvoir avec leur appareil et qui peuvent te mettre de la pression. Aujourd’hui si j’en parle c’est plus pour prévenir les autres jeunes filles qui rêvent de devenir mannequins, que pour punir ce photographe. Sachons que ce genre d’harcèlement touche aussi les garçons. » a-t-elle expliqué.