Hausse des réserves en devises : de la poudre aux yeux ?

C’était la bonne nouvelle de la semaine : l’augmentation des réserves en devises de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) qui ont atteint les 91 jours d’importation.
On savait que l’aide accordée par l’Union Européenne (UE) à la Tunisie (305 millions d’euros) y était pour quelque chose. Il y avait, également, un crédit de 500 millions de dollars débloqué par l’Arabie Saoudite. Il a été accordé dans le cadre d’un accord signé entre les 12 et 14 janvier 2019 lors d’un déplacement du ministre des Finances, Ridha Chalghoum, au royaume. C’était également dans le cadre du suivi des résultats de la visite du prince héritier, Mohammed Ben Salmane, en Tunisie, entamée en novembre 2018, mais aussi de la visite du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, à Riyad du 12 au 15 décembre dernier.
En d’autres termes, les réserves en devises ont, certes, augmenté, mais il ne s’agit que d’une augmentation « factice », étant donné que tous ces crédits contractés devraient un jour ou l’autre être remboursés… en devise. Conséquence : nouvelle dépréciation du dinar en vue sur le marché des changes et une nouvelle baisse probable des réserves en devises.
Néanmoins, il faut dire que la situation n’est pas aussi catastrophique. On se souvient du dernier rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), qui a salué le décollage économique en Tunisie, entamé depuis 2017. Pour la BAD, l’économie nationale devrait être boostée par l’investissement et l’exportation sur la période 2019-2020, ce qui constitue un bon signe laissant entrevoir un meilleur équilibre au niveau des réserves. Mais ces éléments seront-ils suffisants pour compenser les pertes en devises liées au remboursement des crédits ?

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