La masse salariale dans le secteur public constitue l’un des sujets de discorde sur lequel le Fonds Monétaire International (FMI) a toujours mis en garde le gouvernement tunisien. Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale de l’institution financière, a remis cette question au goût du jour.
S’exprimant dans le cadre d’un entretien accordé à Reuters en marge de la publication du rapport annuel du FMI sur les prévisions économiques dans la région Moyen-Orient et Asie Centrale, le responsable a indiqué que la Tunisie, pour éviter les problèmes d’endettement grave, doit maîtriser la masse salariale dans le secteur public. « Le gouvernement doit mener une politique budgétaire très conservatrice lui permettant de réduire, progressivement, le déficit budgétaire », a-t-il déclaré.
La mise en garde du FMI a été lancée dans un contexte tunisien marqué, justement, par des tensions sociales au sujet des augmentations salariales. Le secteur public a d’ores et déjà obtenu son augmentation après de longues semaines de négociation et de passe d’armes entre l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et les parties gouvernementales. La centrale syndicale réclame, à présent, la hausse des salaires dans la fonction publique, au risque d’observer une grève générale le 22 novembre courant. Les négociations sont actuellement à l’arrêt selon les syndicalistes et les tensions ont atteint leur paroxysme. Le dernier remaniement ministériel n’a visiblement pas arrangé les choses, compte tenu des critiques formulées par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, à l’égard du Chef du gouvernement et de son équipe. « C’est un gouvernement inefficace qui va chuter dans 8 ou 9 mois », a-t-il déclaré dans les médias ce mardi 13 novembre 2018.
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