L'annonce de la hausse des prix du lait, faite dans la soirée du 2 mars 2023, a suscité plusieurs interrogations chez les consommateurs. Il s'agit, en fait, d'une hausse appliquée au niveau de la production, qui atteint désormais 1,340 dinar. Est-elle suffisante pour sauver la filière laitière tunisienne ? "Non", répond Midani Dhaoui, président du Syndicat des Agriculteurs, dans son intervention sur Shems FM ce vendredi 3 mars 2023.
En fait, il ne s'agit pas d'une hausse à proprement parler selon le syndicaliste, mais plutôt d'une révision. La hausse des 200 millimes annoncées hier a déjà été évoquée le 16 novembre 2023. "Le syndicat ne reconnaît que les sources officielles en la matière, d'où le décret annoncé hier", a-t-il précisé.
Le syndicat, selon son président, salue la décision annoncée hier. Toutefois, elle demeure insuffisante. En effet, les coûts de la production sont toujours aussi élevés. Tant que le prix à la production n'atteigne pas 1,700 dinar, l'éleveur ne s'en sortira pas et son activité ne sera pas rentabilisée.
Depuis avril 2021, poursuit le syndicaliste, aucune hausse des prix du lait n'a été appliquée. "L'écart entre le coût de la production et le prix de vente est important, ce qui contraint les éleveurs à vendre leurs vaches laitières pour survivre. Le problème n'est toujours pas résolu […] Nous produisons aujourd'hui entre 150 000 et 200 000 litres de lait par jour, contre 400 000 litres par jour auparavant", a encore expliqué Midani Dhaoui.