Le boycott des volailles a été très suivi par plusieurs tunisiens qui veulent faire pression sur les prix pour, enfin, les faire baisser. Le kilogramme a, par moment, dépassé les 7 TND. Que pensent les vendeurs de volailles de cette campagne ? L’un d’entre-eux, du nom de Lotfi, s’est exprimé ce vendredi 8 décembre 2017 dans Ahla Sbeh. « Nous soutenons cette campagne. En tant que vendeur, nous subissons les plaintes et les remarques des citoyens. Il faut savoir, par ailleurs, que nous n’avons rien à voir dans la fixation des prix », a-t-il confié, soulignant que ce sont plutôt les abattoirs qui sont les principaux responsables.
Une autre vendeuse, répondant au nom de Leila, a exprimé son étonnement de voir les prix au kilo grimper à 12 TND pour la dinde. « Nous sommes impactés et par le boycott et par la hausse des prix », a-t-elle souligné pour sa part. La vendeuse a également pointé du doigt la manque d’approvisionnement qui coïncide avec les fêtes de fin d’années. « On risque d’observer le même phénomène qui a touché le zgougou – pin d’Alep – à l’occasion du Mouled », a-t-elle précisé.
L’autre intervention notable est celle d’Ibrahim Nefzaoui, président de la Chambre Nationale des vendeurs de volailles en détails. « La Chambre a décidé de réduire la marge bénéficiaire. Nous enverrons une correspondance à la Chambre d’investigations économiques afin d’obtenir des éclaircissement sur la hausse des prix », a-t-il déclaré.
« Des lobbys et des requins qui contrôlent le marché »
Le président de la Chambre nationale porte, par ailleurs, la responsabilité de l’augmentation des prix des volailles sur le groupement professionnel commun des volailles et des lapins, relevant du ministère de l’Agriculture. C’est ce groupement, poursuit-il, qui est chargé de la planification de la production mensuelle et annuelle. Il est également chargé de la régulation de l’approvisionnement du marché.
Ibrahim Nefzaoui a affirmé que le groupement en question abrite des « lobbys » et des « requins » qui fixent, selon lui, la quantité de produits pour approvisionner le marché. « Ils refusent de faire participer les membres de la Chambre Nationale dans le Conseil d’Administration du groupement », a-t-il encore dénoncé.
Les vendeurs de volailles, a encore affirmé le président de la Chambre Nationale, achètent les produits à 6,200 TND le kilogramme, pour les revendre avec une marge bénéficiaire de 12 à 13%. Le prix de vente sur le marché devrait donc atteindre, normalement, 6,490 TND.