Le ton monte encore sur la scène politique après la décision du président de la République, Béji Caïd Essbsi, de ne pas signer la promulgation de la loi électorale dans sa version amendée. Intervenant dans La Matinale de Shems FM ce lundi 22 juillet 2019, l’ancienne nidaïste et actuelle députée de la Coalition Nationale, Héla Omrane, a fustigé le choix du Chef de l’État.
Elle considère que sa décision résulte de l’influence de son fils, Hafedh Caïd Essebsi, et du patron controversé de Nessma TV et du parti Au Cœur de la Tunisie, Nabil Karoui. « La réunion entre le fils du président de la République et Nabil Karoui pourrait avoir un lien avec ce changement de position », a-t-elle déclaré. Elle souligne que le président de la République n’a ni promulgué la loi, ni exercé ses prérogatives encore moins expliqué les raisons de son choix. Par conséquent, cela prête à équivoque et semble souligner la perturbation au sein de la présidence de la République selon elle. « Le processus démocratique est menacé par des parties qui n’ont rien à voir avec les institutions [de l’État]. Il s’agit de lobbys de corruption et d’héritage », a encore lancé Héla Omrane, qui a enchaîné en affirmant que la violation de la Constitution par le Chef de l’État est claire. « Des parties politiques rejettent cette [version amendée] de la loi car elle ne sert pas leurs intérêts », a-t-elle encore ajouté.
D’autre part, la députée est revenue sur les liens entre le président de la République, Béji Caïd Essebsi, et le Chef du gouvernement, Youssef Chahed. Elle a assuré que ce dernier a déploré l’absence totale de communication avec le Chef de l’État et l’institution de la présidence de la République. « Depuis sa visite au chevet du président à l’hôpital Militaire, il [Youssef Chahed] n’a pas rencontré le président et il n’a pas directement communiqué avec lui depuis 10 ou 15 jours. Il s’agit d’un énorme problème », a-t-elle encore déclaré.