Hexaday Tunisia 2017 : coup d’envoi de la messe numérique

Hexaday Tunisia 2017 marque le début de la première édition d’un cycle de conférences nomades consacrées à la cybersécurité et à la confiance numérique. Le coup d’envoi a été donné jeudi 11 mai 2017 aux Berges du Lac, en présence de plusieurs personnalités, à l’instar de Habib Dabbabi, secrétaire d’État à l’Économie numérique, Chawki Gaddes, président de l’Instance Nationale de Protection des Données personnelles (INPDP) et des acteurs du domaine : entrepreneurs, avocats, hommes d’affaires, etc. L’objectif est de pousser les décideurs tunisiens, pouvoirs publics et professionnels, à réfléchir sur l’évolution du paysage de la sécurité numérique, mais également sur les moyens de s’adapter au nouveau règlement général sur la protection des données (REPD), qui entrera en vigueur en mai 2017.

« L’Afrique et l’Europe doivent agir ensemble pour un avenir numérique de confiance »
« La Tunisie doit être en conformité avec l’environnement numérique et avec la nouvelle réglementation européenne », commence Karim Ahres, président de l’Infotica, qui est la chambre syndicale des entreprises du numérique relevant de l’UTICA. « Il est important », poursuit-il, « de préparer nos entreprises au nouveau REPD. Il n’y a pas que les centres d’appels, mais également les banques et les assurances », souligne-t-il.

De son côté, Jean-Noël Galzain, président de Walux Group et d’Hexatrust, considère que l’Afrique et l’Europe ont tout intérêt à agir main dans la main afin de renforcer la cybersécurité et de mener à bien la transformation digitale. « Le monde de demain est un monde numérique. Pour le bâtir, il est essentiel de sensibiliser les utilisateurs, particuliers ou professionnels, sur l’importance de la sécurité numérique », déclare-t-il. « Avec la Tunisie, nous sommes dans la même dynamique », dit-il, après avoir salué le plan Tunisie Digitale 2020. La question qui se pose, selon le président d’Hexatrust, est relative à l’accompagnement des utilisateurs dans la transformation digitale. « En Afrique, seulement 20% de la population sont connectés, alors que 70% de la population européenne est connectée. L’urgence numérique est là, de fait. Les entreprises doivent savoir que le numérique, cybersécurité comprise, est un business Enabler. Autrement dit, une opportunité. La rencontre d’aujourd’hui constituera la première étape pour construire un avenir numérique de confiance, ensemble », conclut-il.

Se rapprocher de la réglementation européenne pour attirer les investisseurs
D’autre part, Chawki Gaddes, président de l’INPDP, est revenu sur l’impact de la nouvelle réglementation européenne sur la sécurité des données personnells sur la Tunisie. « L’INPDP veut que la Tunisie devienne le premier pays non-européen qui intégrera le REPD », déclare-t-il. Il affirme, par la suite, qu’avec cette intégration, l’espace tunisien deviendra plus attractif pour les investisseurs étrangers. « Il est essentiel de se rapprocher au maximum des normes européennes », martèle-t-il, annonçant, dans ce contexte, qu’un nouveau projet de loi sur la protection de données devrait être finalisé d’ici la fin du mois de mai 2017. « Nous espérons que le texte soit étudié en Conseil des ministres en septembre prochain et qu’il sera adopté avant mai 2018 », affirme Chawki Gaddes.
Le projet de loi en question, d’après le président de l’INPDP, comprend plusieurs mesures. À titre d’exemple, il assurera l’indépendance de l’INPDP, la plaçant en tant qu’une juridiction à proprement parler, et ce afin de lui permettre de mieux agir. Toujours dans le cadre du projet de loi, les entreprises seront amenées à effectuer des études de risque. Elles leur permettront de prendre les mesures adéquates en cas d’urgence sécuritaire numérique. Le texte octroie, par ailleurs, à l’INPDP le pouvoir d’encadrer les innovations, mais également d’attribuer des labels « INPDP » pour les entreprises les plus sûres.
La table ronde a constitué, d’autre part, l’occasion pour les intervenants d’interagir sur la question de la protection des données. Tous, à l’unanimité, ont insisté sur la nécessité d’instaurer un cadre juridique adéquat en Tunisie, mais également sur l’importance de sensibiliser les citoyens à l’importance de la sécurité numérique. « Selon les derniers sondages, les tunisiens, particuliers et mêmes professionnels, n’ont aucune idée de ce que représente la sécurité numérique », regrette Chawki Gaddes. D’autres, à l’instar de Mathieu Viel-Gouarin, chargé de mission au bureau des relations internationales de l’Agence Nationale de la sécurité des systèmes d’information (France), ont souligné l’importance d’une coopération internationale pour renforcer la sécurité numérique. « Ainsi, nous pourrons mieux connaître les menaces et mieux y répondre », explique-t-il.

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