Le dirigeant du courant démocrate, Hichem Ajbouni a demandé jeudi 22 juillet sur Shems FM au chef du gouvernement, Hichem Mechichi de révéler le coût du week-end passé dans un hôtel luxueux de Hammamet et de la partie qui a pris en charge ces moments de farniente dans cette unité hôtelière, en pleine crise du Covid-19.
« C’est comme si Mechichi ne vivait pas avec nous, s’étonne le dirigeant d’Attayar. Il était pourtant au courant de l’insuffisance d’oxygène dans les unités hospitalières. Qui assume la responsabilité du crime de l’Aid El Fitr ? La politique consistant à prendre les gens pour des Charlots est très chère à ce gouvernement. On veut faire croire que le ministre de la Santé gère en solitaire. Il y a eu sabotage en ce qui concerne la journée ouverte de vaccination de l’Aid El Idha. On a fait exprès de faire échouer cette journée. D’ailleurs, un de nos conseillers parlementaires était allé ce jour-là au centre de vaccination du Palais des Congrès. Il nous a dit s’être adressé aux services sécuritaires pour leur demander d’intervenir face aux bousculades et à la cohue des jeunes qui voulaient se faire vacciner. Ils lui ont répondu qu’ils n’avaient pas d’instructions dans ce sens-là pour pouvoir intervenir. »
Et Ajbouni de rappeler que « Mechichi a bénéficié de la confiance de l’ARP le 1er septembre 2020. Depuis, il n’a compté que sur le système COVAX comme seule option pour faire face à la pandémie. Au mois d’octobre 2020, il a lancé un effet d’annonce consistant en la prise en charge des soins Covid par le CNAM au sein des cliniques. Et il n’en fut rien. Il aurait dû de plus varier les sources des livreurs d’oxygène liquide, et ne pas compter uniquement sur l’Algérie ».
* »Le gouvernement le plus faible de l’histoire de la Tunisie »
Commentant la nomination de Mohamed Trabelsi à la place de Faouzi Mehdi, Hichem Ajbouni souligne que « le ministre des Affaires sociales a déjà suffisamment de travail, et beaucoup de dossiers à traiter comme cela. Nous ne pensons pas qu’il puisse prendre en charge un autre dossier aussi crucial que celui de la Santé en pleine crise du Covid-19. C’est de la petite politique, celle de faire croire aux gens à des exploits qui n’en sont pas. Le chef du gouvernement aurait-il oublié le « crime » de l’Aid El Fitr qu’il avait commis avant de parler de « crime » dans le cas de Faouzi Mehdi ? D’après les informations dont je dispose, la Kasbah a insisté pour ne pas freiner les vaccinations durant l’Aïd, ce qui a donné le sabotage imputé à Mehdi. »
Ajbouni trouve que le gouvernement actuel est le gouvernement le plus faible de l’histoire de notre pays. « Nous étions à moins d’une centaine de décès liés au Covid au moment où le gouvernement Mechichi a pris le pouvoir. On en est à présent à près de 18 mille décès. C’est un fiasco retentissant qui prouve que ce gouvernement a la tête ailleurs. »
* »La loi de relance économique sert au blanchiment d’argent »
Le dirigeant d’Attayar estime par ailleurs « qu’Ennahdha veut noyer le poisson de son échec de dix ans de pouvoir en Tunisie. Ses pratiques sont les mêmes que celles de Ben Ali, avec la religion en sus. Le mensonge est le credo de ce parti qui se dit islamiste, mais instrumentalise la religion. Nous ne sommes nullement concernés par son initiative d’un gouvernement politique conduit par …Hichem Mechichi. Sans une révision du système électoral, nous reviendrons toujours aux mêmes carences. Le système actuel arrange du reste Ennahdha, une sorte de secte qui profite du morcellement des autres partis. Malheureusement, les règles du jeu ne sont pas au départ les mêmes. Notre parti ne bénéficie pas de financement de l’étranger face auquel aussi bien l’ISIE que la justice restent impuissantes ».
Enfin, Ajbouni trouve qu’Abir Moussi s’alimente de l’échec d’Ennahdha. « Son discours est foncièrement extrémiste. C’est la Marine Le Pen de Tunisie. Ennahdha, Nabil Karoui et les parties qui les financent veulent faire passer le projet de relance économique. Cette loi est faite sur mesure en faveur de ceux qui pratiquent le blanchiment d’argent. Mais, soyez-en sûrs, elle ne passera pas. Sinon, la Tunisie intégrera les rangs des pays blanchisseurs d’argent », conclut Hichem Ajbouni.
H.A.