Invité de l’émission Midi-Med, sur Radio Med, mardi 13 avril, le député d’Attayar démocrate à l’assemblée des représentants du peuple, Hichem Ajbouni a estimé que le gouvernement de Hichem Mechichi est en état de mort clinique.
« Il n’a plus la capacité de poursuivre son travail, et doit de suite démissionner, a-t-il relevé. Il n’y a pas d’autre solution. On ne peut pas demander au président de la République de démissionner, et en même temps laisser en place un chef du gouvernement qui ne jouit d’aucune légitimité. Mechichi a voulu aller au forcing en consultant des spécialistes constitutionnels. Il a compris qu’il ne peut pas poursuivre dans cette voie-là. Qui soutient Mechichi ? C’est Rached Ghannouchi qui se prend pour chef de l’Etat, reçoit les ambassadeurs… et qui lui dispute ses prérogatives ».
Sur un autre plan, Ajbouni a assuré que le mouvement Ennahdha tente par tous les moyens de se disculper, et de se soustraire à ses responsabilités.
« Tout ce qui se passe dans notre territoire, elle l’impute au président de la République, Kaïs Saïed ». La crise couvait depuis bien longtemps déjà. On veut imputer au président Saïed l’héritage de dix ans d’errances et d’erreurs. Depuis 2012, cette bipolarité au niveau du pouvoir exécutif pose la question du système politique que nous avons choisi et de son inefficacité. Ennahdha continue de se disculper de dix ans de pouvoir, de gouvernements qu’elle fait chuter, de nominations… »
* »Des bénéfices record du secteur bancaire »
Analysant la situation économique du pays, Ajbouni estime que « depuis sa colonisation par la France, la Tunisie n’a pas connu une situation économique et financière aussi dramatique. Même la marge de manoeuvre dont nous disposions s’est effritée. Le projet de crédit de l’Union européenne de l’ordre de 600 millions d’euros à des taux préférentiels n’a pas été voté au sein de la commission des Finances. Les partis de la ceinture politique ont brillé par leur absence. Et après, ils viennent raconter que l’opposition n’a de cesse de mettre les batons dans les roues. Maintenant, ce crédit va passer devant la plénière. Bref, on ne peut plus emprunter sur la place financière internationale. Notre pays a perdu son crédit de crédibilité. Entre temps, le secteur bancaire continue de s’enrichir, profitant de la crise Covid-19. Douze banques cotées en bourse ont réalisé des gains record de l’ordre de 5 mille milliards de millimes ».
« Ennahdha s’empresse maintenant d’instituer la Cour constitutionnelle depuis qu’elle a cherché à évincer le chef de l’Etat, mais n’a pas trouvé cette Cour-là pour s’appuyer dessus, explique le dirigeant d’Attayar démocrate. Ayant affaire à Saïed, qui analyse la constitution, son domaine de prédilection, elle veut à présent échapper à ses analyses en mettant en place la Cour constitutionnelle dont elle avait pourtant longtemps cherché à entraver la création ».
H.A.