Intervenant ce mercredi 16 mai 2018 dans Houna Shems, le membre du bureau de la Haute Autorité Indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), Hichem Snoussi, est revenu sur la pression des acteurs politiques subie par le secteur médiatique, mais également sur la corruption qui marque le secteur.
Ennahdha, selon lui, a exercé des pressions sur la station radiophonique Saraha FM pour qu’elle soit cédée à Nessma TV. Pour appuyer ses dires, il a indiqué que deux membres du Conseil de La Choura d’Ennahda travaillent, en fait, dans la direction de la station. « La HAICA a adressé plusieurs correspondances au président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, pour faire appliquer la loi », a-t-il affirmé. De ce fait, poursuit-il, la diffusion de Saraha FM sera suspendue. Sa licence sera retirée par la HAICA.
Hichem Snoussi a également commenté le boycott des élections municipales par certains médias, notamment Nessma TV. « Le propriétaire de cette chaîne remplit lui-même un rôle politique. D’ailleurs, il fait l’objet d’une enquête ouverte par le pôle judiciaire financier pour des affaires de sécurité publique », a-t-il déclaré.
D’autre part, le membre de la HAICA a assuré que le secteur médiatique est marqué par le blanchiment d’argent et la corruption. « De gros capitalistes contrôlent le paysage médiatique tunisien », a-t-il soutenu.
Dans ce même cadre, il a révélé que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a refusé de fournir à la HAICA un rapport sur les transferts d’argent effectués au profit de plusieurs entreprises de presse.