Le Président français, François Hollande, a effectué une visite de trois jours en Israël. Arrivé dimanche, il s’est rendu lundi à Ramallah où il a rencontré son homologue palestinien, Mahmoud Abbas.
Plusieurs ministres et une quarantaine de chef d’entreprises ont accompagné Hollande lors de sa visite, qui est par ailleurs l’une des plus longues et des plus chargées du Président français depuis son élection. François Hollande s’est empressé de déclarer depuis son arrivée sur le territoire israélien « ami d’Israël ».
Du dossier iranien
La semaine dernière à Genève, la France a déclaré refuser l’issue des négociations à propos du dossier nucléaire iranien. Une position réitérée lors de la visite de François Hollande en Israël. Accueilli par le président israélien Shimon Peres et le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, il a déclaré, dès son arrivée à l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv «Sur le dossier iranien, la France considère que la prolifération nucléaire est un danger, une menace, et en Iran tout particulièrement, une menace sur Israël, sur la région, à l’évidence, une menace pour le monde entier». Et d’ajouter « La France ne cèdera pas sur la prolifération nucléaire. Et pour la France, tant que nous n’aurons pas la certitude que l’Iran a renoncé à l’arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions ». Nétanyahou a de son côté salué la position française, insistant qu’ «Il ne faut jamais permettre à l’Iran de posséder des armes nucléaires. Cela ne mettrait pas en danger seulement Israël et les autres régimes et États du Moyen-Orient mais aussi la France, l’Europe et le monde entier».
Dans l’après-midi, Hollande s’est entretenu avec son homologue israélien et son Premier ministre à Jérusalem. Les volets économique et commercial ont été discutés en vue de renforcer les relations bilatérales dans ces deux domaines. Rappelons que la France est le 11e fournisseur de l’État hébreu avec un flux commercial entre les deux pays de 2.3 milliards d’euros en 2011.
Dossier palestinien
François Hollande a encouragé les deux parties à réaliser les «compromis» et «efforts nécessaires » pour relancer les négociations entamées il y a trois mois et qui sont aujourd’hui suspendues.
Le chef d’État français a déposé lundi une gerbe au mausolée de feu Yasser Arafat, ancien Président palestinien. Il est à ce titre, le premier Président français à s’y être rendu.
Il a plaidé la solution des deux États et a condamné la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-est. Il a déclaré attendre des gestes d’Israël sur la colonisation des territoires occupés. Faisant allusion à la libération de 26 prisonniers palestiniens, il a souligné « Des gestes du côté israélien ont commencé à être produits, la libération des prisonniers, mais d’autres sont attendus, notamment sur la colonisation. ». Rappelons qu’Israël a annoncé la décision de construire 1500 logements dans la colonie dite Ramat Shlomo, à Jérusalem est.
François Hollande a également demandé des gestes du côté palestinien lors de son entretien avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, permettant de débloquer le processus de paix. A ce propos, le chef d’État palestinien a déclaré, malgré la démission des négociateurs palestiniens « Les discussions de paix iront jusqu’au bout du délai imparti par les Américains, c’est-à-dire pour encore 6 mois. ».
Rappelons que les négociateurs ont démissionné en réponse à la poursuite de la colonisation israélienne.
Hamas, et en dépit des déclarations du président français sur la question israélo-palestinienne, a condamné l’ensemble de la visite de Hollande à Israël. Salah al-Bardawil, représentant du mouvement, a souligné à ce propos que cette visite allait «appuyer Israël et probablement ignorer les droits des Palestiniens».
Hollande s’est, par ailleurs rendu sur les tombes du fondateur du mouvement sioniste Theodor Herzl et de l’ex-Premier ministre assassiné, Yitzhak Rabin, et au mémorial de la Shoah, dit Yad Vashem. Le Président français a visité également l’Église Sainte-Anne, l’un des quatre domaines « placés sous la protection de la France ». Au dernier jour de sa visite, François Hollande s’est recueilli sur les tombes de quatre victimes de l’attentat commis par Mohamed Merah le 19 mars 2012 dans une école juive de Toulouse.
Mardi, les deux présidents et le premier ministre israélien ont inauguré à Tel-Aviv, la 2e «Journée de l’Innovation» Israël-France. Plusieurs accords de coopération dans les secteurs ferroviaire et des hautes technologies ont été signés.
Hajer Ajroudi