Holocauste à Gaza : L’Occident piégé

EDITORS NOTE: Graphic content / People stand over bodies of Palestinians killed in Israeli airstrikes on the Ahli Arab hospital in central Gaza after they were transported to Al-Shifa hopsital, on October 17, 2023. Israeli air strikes on a Gaza hospital compound on October 17 killed at least 200 people, the health ministry in the Hamas-run Palestinian territory said, while an Israeli military spokesman would not immediately confirm its forces bombed the hospital. (Photo by Dawood NEMER / AFP)

De Gaza aux territoires occupés (Cisjordanie), l’entité sioniste continue de mener sa sale guerre contre les civils palestiniens, faisant fi du droit international et humanitaire, des règles de la guerre, de la morale et de l’humanité. L’entité sioniste refuse d’écouter tous les appels, y compris de ses amis occidentaux, d’autoriser des pauses humanitaires et de laisser entrer les aides alimentaires, l’eau, les médicaments et le carburant. Netanyahu et son cabinet de guerre sont sur le toit du monde. Ils se sont octroyé le droit de commettre les pires crimes de guerre contre l’humanité à Gaza, sans s’embarrasser des atermoiements de leur protecteur américain ni ceux de leurs alliés européens pris dans leur « soutien inconditionnel à Israël » qui, après un mois et demi de guerre génocidaire, exerce toujours « son droit de légitime défense ».

 Le monde observe sans bouger un nouvel holocauste dont la victime sont les Palestiniens et dont l’auteur n’est autre que la victime du massacre de millions de juifs assassinés ou déportés par les nazis allemands.
Emportés par une vengeance aveugle en réaction à l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier, l’entité sioniste mène une punition collective inhumaine, indescriptible, inégalée, contre l’ensemble de la population civile de Gaza terrorisée, affamée, bombardée, privée de tout.
Face à l’horreur et à la furie meurtrière israélienne, la mobilisation populaire s’est étendue et amplifiée dans toutes les capitales du monde et le ton des dirigeants occidentaux a pris un virage plus ou moins franc.
Avant de se rebiffer, le président français, Emmanuel Macron, déclarait : « … Rien ne justifie la tuerie de civils… ». Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez : « Nous allons œuvrer à reconnaître l’Etat palestinien ». Le Chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide : « Ça va bien trop loin ». Le Chef de la diplomatie européenne, Joseph Borell : « Israël ne devrait pas se laisser consumer par la rage ». Les déclarations, qui dénotent un changement de ton chez des responsables politiques occidentaux à l’égard de la guerre génocidaire contre Gaza, se suivent, se multiplient et se succèdent. La déception est sans doute grande chez les amis d’Israël qui, après un mois et demi d’actions militaires acharnées, n’a réalisé aucun succès dans sa guerre asymétrique contre le Hamas.

Des voix libres contre la barbarie de l’armée sioniste
En prétextant combattre Hamas, l’armée israélienne s’adonne à une tuerie aveugle en bombardant les hôpitaux, les écoles, les lieux de culte, des quartiers entiers avec leurs habitants civils, des familles avec femmes et enfants, et en détruisant les infrastructures vitales (eau, électricité, assainissement…). « Il n’existe plus un mètre dans Gaza qui soit épargné par les frappes israéliennes, les milliers de déplacés chassés par l’armée sioniste n’y échappent pas non plus ou sont la cible de tirs directs des soldats sionistes », témoignent les journalistes locaux qui sont eux-mêmes devenus des cibles privilégiées des bombardements israéliens. La rage de tuer et la barbarie ont dépassé la bande de Gaza pour atteindre les territoires occupés où l’armée sioniste et les colons surarmés sèment la terreur, attaquent des camps de réfugiés, exécutent de jeunes militants et interpellent des dizaines de jeunes Palestiniens dans une opération méthodique d’épuration ethnique des Palestiniens. Une tragédie qui émeut des millions d’humains à travers le monde mais dans un silence complice et honteux des donneurs de leçons occidentaux en droits de l’homme, en libertés et en démocratie, et des dirigeants arabes qui comptent sur les sionistes pour les débarrasser de leurs « frères ennemis » arabes.
Malgré les interdictions, les stigmatisations, voire même les sanctions et les interpellations dans divers pays d’Europe, des voix libres ont eu le courage de s’élever et de dénoncer l’inhumanité, l’ignominie. 
En France, par le biais d’une note adressée à l’Elysée, une dizaine d’ambassadeurs accrédités au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb, ont exprimé leurs regrets quant à la position de Paris dans le conflit israélo-palestinien, notamment le virage pro-israélien pris par le président français dans la guerre entre Israël et le Hamas qui rompt avec « la position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et Palestiniens ». Aux USA, plus de 500 responsables politiques et des membres du personnel du Département d’Etat, de la Maison Blanche, du Conseil de sécurité nationale et du ministère de la Justice, ont envoyé une lettre au président américain dans laquelle ils s’opposent à la politique israélienne de l’administration Biden et exigent un cessez-le-feu immédiat ainsi que l’acheminement des aides humanitaires. Ils appellent également le président Biden à œuvrer pour la désescalade du conflit en obtenant la libération des otages israéliens et des Palestiniens « arbitrairement détenus ».
Jusqu’à ce jour, tous les appels, quotidiens, émanant de toutes parts, dont ceux des Nations unies et des organisations non gouvernementales internationales, sont restés inaudibles alors que la machine de guerre sioniste a continué de broyer de la chair palestinienne, y compris celle de bébés prématurés.
Sans réussir à libérer les otages ni à affaiblir la résistance palestinienne qui fait subir à l’armée israélienne un lourd bilan, Netanyahu tente de camoufler la vérité en ayant recours à la propagande, à de fausses vidéos et aux mensonges pour faire face au doute qui s’est installé chez ses amis et ses ennemis.
L’exemple de l’attaque contre le plus grand hôpital de Gaza « Achifa » dans le but de « détruire un poste de commandement du Hamas », selon l’armée sioniste, est édifiant : une vidéo montée de toutes pièces qui a suscité la risée de millions d’internautes.

 La lettre de Ben Laden aux Américains
La barbarie israélienne contre les civils de Gaza, dans sa guerre ignoble contre le Hamas, a non seulement déterré la cause palestinienne de l’oubli mais elle l’a aussi propagée comme une traînée de poudre dans les quatre coins du monde. L’élan de solidarité mondial avec les Palestiniens est inédit jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique où une ancienne lettre d’Oussama Ben Laden adressée aux Américains a fait son apparition.
Publiée en 2002 par « The Guardian », la lettre est récemment réapparue sur les réseaux sociaux et a été partagée des millions de fois par de jeunes Américains. Dans cette lettre, le chef de l’organisation Al Qaïda explique aux Américains pourquoi il y a eu le 11 septembre 2001 et comment les Etats-Unis ont toujours nourri le conflit israélo-palestinien en finançant, en militarisant et en encourageant les Israéliens à tuer les Palestiniens pour spolier leurs terres. La concomitance et la concordance des propos de Ben Laden, écrits douze ans auparavant, avec ce qui se passe actuellement à Gaza, a suscité la curiosité et l’intérêt de millions de jeunes Américains qui n’ont pas manqué de commenter le document et surtout de critiquer le soutien illimité de l’administration Biden à Israël contre les Palestiniens.
Avec sa guerre contre Hamas et sous l’influence de son gouvernement extrémiste radical, l’entité sioniste a sorti des placards son projet macabre d’épuration ethnique des Palestiniens et la déportation des survivants vers d’autres pays voisins ou plus lointains afin d’exproprier l’ensemble du territoire palestinien, et ce, contre toutes les résolutions onusiennes qui reconnaissent la légitimité des Palestiniens sur leurs terres. C’est ce qui explique que l’entité sioniste ne s’est pas contentée de raser Gaza et de tuer et de blesser des dizaines de milliers de Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes.
Le même scénario criminel, l’armée sioniste l’applique aussi dans les territoires occupés (Bande ouest) où les assassinats et les arrestations des Palestiniens ainsi que les démolitions des maisons sont quotidiens. Les crimes de guerre de l’armée sioniste, qui ne respecte pas le droit international et humanitaire, sont d’autant plus condamnables que les soldats sont aidés dans leurs opérations macabres par des colons violents, surarmés, qui terrorisent la population locale. De ces colons, un conseiller franco-israélien d’Yitzak Rabin (lors des accords d’Oslo) nommé Ofer Bronstein disait, il y a quelques années : « Certains de ces colons sont des fascistes, des terroristes ».
Dernièrement, en commentant l’actualité au Proche-Orient et particulièrement dans les territoires occupés après le tragique assassinat d’un bébé de 18 mois dans sa maison incendiée par des colons, Bronstein a rappelé que le fléau du terrorisme juif n’est pas nouveau et qu’il a déjà coûté la vie au Premier ministre israélien Yitzak Rabin, assassiné par un extrémiste juif en 1995. Ces propos expliquent les remous que connaissent actuellement les relations américano-israéliennes au sujet des visas américains que le président Biden menace d’interdire aux colons « extrémistes », parfois surarmés, qui attaquent et tuent les Palestiniens et brûlent leurs maisons. A ce sujet, l’Union européenne également a exprimé sa profonde inquiétude et sommé les autorités sionistes de prendre les mesures nécessaires pour protéger les populations palestiniennes, rappelant que « Hamas est à Gaza et non en Cisjordanie » (territoires occupés, ndlr).

 La naissance d’un monstre : Israël
Après un mois de guerre israélienne innommable contre des enfants, des femmes et des vieillards palestiniens et plus de 12000 tués dont 5000 enfants et plus de 20000 blessés, sans compter les victimes encore sous les décombres, l’Occident ne daigne toujours pas condamner Israël pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité, que la Cour pénale internationale aussi n’instruira peut-être jamais à cause de l’implacable et honteuse politique de deux poids deux mesures, qui a altéré la confiance et le consensus mondial autour des valeurs de justice.
Pour les pays occidentaux, seul Hamas doit être condamné pour « ses crimes terroristes », même après que l’armée sioniste eut échoué de présenter les preuves des accusations qu’elle porte contre le Hamas pour justifier ses attaques aériennes contre les hôpitaux, les écoles et les déplacés sur le chemin de l’exil interne, et après que des journaux israéliens, dont Haretz, eurent publié les résultats d’une enquête policière sur l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Selon cette enquête, un certain nombre (non révélé) de jeunes Israéliens présents au festival musical ont été tués par l’aviation militaire israélienne avec les combattants du Hamas après son attaque. Le parti pris aveugle des Occidentaux pour l’entité sioniste, malgré ses crimes et ses mensonges, aura des conséquences déplorables. Les Etats-Unis et l’Union européenne sont en train de « fabriquer » un monstre qui finira par les dévorer. L’Union européenne qui œuvre à protéger ses frontières contre les migrants maghrébins et subsahariens gagnerait à les fermer devant les extrémistes terroristes israéliens qui sèment également la terreur en
Israël et n’épargnent pas leurs compatriotes. Ces extrémistes sont aussi un danger pour les Européens.
Les vagues de sympathie pour les Israéliens et de diabolisation des musulmans en Europe ne vont pas manquer de leur donner des ailes et des idées.

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