La ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, a assisté ce dimanche 22 décembre, à la Cité de la culture, aux spectacles célébrant l’inscription des « Arts de la scène des Ṭwāyef de Ghbonten » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Elle était accompagnée de Sawssen Mabrouk, vice-présidente de l’Assemblée des représentants du peuple, du député Mohamed Dhaou, représentant de la délégation de Sidi Makhlouf et de Médenine-Sud, ainsi que de Walid Taboubi, gouverneur de Médenine.
Cette reconnaissance internationale met en lumière l’importance du patrimoine culturel immatériel tunisien, et plus spécifiquement des traditions et performances des Ṭwāyef de Ghbonten, qui incarnent une diversité culturelle et une richesse artistique exceptionnelles.
Quid des Twāyef de Ghbonten ?
Les « arts des ṭwayef de Ghbonten », également connus sous les noms de « ṭwaleb », « chwachin » et « jrayed el-Arab », désignent des troupes de poètes-chanteurs affiliées à la tribu des Ghbonten. Ces groupes sont principalement localisés dans les villages d’El-Gosba et de Mouggar, dans le gouvernorat de Médenine.
Selon l’UNESCO, ces troupes interprètent des chants et cantiques vêtus de robes blanches et de chéchias rouges, accompagnés par le son du chenna, un tambour traditionnel. Chaque troupe, dirigée par un chef, propose un répertoire unique de chants mêlant sacré et profane, humour et solennité. Ces performances remontent à la moitié du XIXe siècle, à l’époque de l’abolition de l’esclavage en Tunisie en 1846. Dans ce contexte, les communautés affranchies ont développé ces formes d’expression culturelle, fusionnant des influences africaines, berbères et arabes.
Transmission et popularité
Ces performances, autrefois limitées à des contextes traditionnels, sont aujourd’hui présentées dans des festivals et événements culturels, attirant un public diversifié. Les femmes jouent un rôle essentiel dans la préparation des vêtements et des rituels, tandis que les artisans fabriquent les costumes et les accessoires. La transmission de cet art se fait de manière informelle au sein des familles, en observant et en participant aux pratiques festives. Ces événements créent une atmosphère intergénérationnelle ludique et légère, attirant particulièrement les jeunes.
Pour les communautés pratiquantes, ces arts représentent un puissant vecteur d’identité, d’unification et de transmission des normes sociales.
M.A.B.S.