Hajer Hannachi, une femme âgée de 38 ans, mère de deux enfants, a été menacée, humiliée, et harcelée lundi 31 juillet et ce pour avoir pris en photo l’état lamentable des toilettes de l’hôpital d’enfants Béchir-Hamza de Bab Saadoun. Elle a fini au poste de police. Oui! Il parait que quand on dénonce les dépassements, les abus ou les manquements au devoir de certains responsables, on se fait malmener au poste de police. La dame a affirmé qu’elle a été choquée par l’état lamentable des toilettes et par le non-respect des normes de l’hygiène dans cet établissement censé être sanitaire dont les patients sont des enfants. Mme Hannachi a fait savoir qu’elle a été séquestrée pendant des heures dans le bureau du directeur de l’hôpital pour la pousser à supprimer les photos qu’elle avait prises. Ensuite, elle a été conduite au poste de police de Bab Souika où elle a trouvé deux représentants de l’hôpital. Après plusieurs heures d’attente, un procès-verbal a été rédigé à son encontre pour « diffamation » et « non-respect du règlement intérieur de l’hôpital ». Mais, elle a refusé de signer le document.
Il est légitime de se demander comment la superviseure et le directeur de l’hôpital avaient trouvé le temps pour séquestrer une femme pendant de longues heures et de la conduire au poste de police alors qu’ils auraient pu simplement faire leur travail en veillant à la propreté des lieux dont ils ont la responsabilité. Les photos ont fait le tour du Web. Néanmoins, jusqu’à cette heure! la ministre de la santé n’a toujours pas réagi.
« Une déformation de la réalité »
Intervenant ce mardi 1er août sur Mosaïque FM, Chawki Ben Mahmoud, directeur de l’hôpital pour Enfants de Beb Saâdoun, a formellement démenti le témoignages de la mère. Il affirme que les
locaux qui ont été pris en photos sont inutilisables et qu’ils feront l’objet d’un réaménagement. « Il y a une déformation de la réalité. La citoyenne s’est dirigée vers un département disposant de
sanitaires anciens, fermés et condamnés. Elle a délibérément introduit sa main entre les fissures des barrières d’interdiction afin de prendre lesdites photos », affirme le directeur de l’établissement.
Comment la mère a-t-elle pu pénétrer dans ces locaux condamnés dans ce cas ? Réagissant à cette question, Chawki Ben Mahmoud assure qu’elle a pu entrer par les grandes fissures des portes et des barrières. « Il s’agit de pratiques inconcevables. On ne peut se
permettre de prendre des photos de locaux condamnés et hors service, non destinés à un usage public », martèle-t-il encore.
Ces pratiques, poursuit le directeur de l’hôpital pour enfant,
peuvent nuire à la sécurité de l’établissement. « Le règlement intérieur interdit à toute personne de prendre une photo sans autorisation préalable », assure-t-il encore. Le directeur insiste que la
critique est acceptable, mais à condition qu’elle soit « constructive ». « L’esprit réformateur ne devrait pas inciter à l’induction en erreur de l’opinion publique en photographiant des locaux hors service, juste pour faire le show dans les radios. La réputation de l’institution est elle-même en jeu dans ce cas. Admettons qu’un dépassement a réellement été observé. Il faut, dans ce cas, s’adresser à l’administration pour attirer son attention ! », s’indigne-t-il.
Chawki Ben Mahmoud assure, d’autre part, que le personnel hospitalier n’a jamais abusé des biens publics. « Il existe des citoyens qui, malheureusement, volent délibérément des ampoules économiques pour les installer chez eux », cite-t-il, à la fin, pour appuyer ses propos.