Secteur aussi vital que stratégique en Tunisie, la santé fait pourtant face à un manque cruel de moyens matériels, malgré l’existence de compétences mondialement reconnues, comme en témoigne l’état d’hygiène déplorable de certains établissements hospitaliers et le manque d’équipements médicaux.
L’hôpital régional de Kasserine n’échappe pas à la règle. Pourtant, il prend en charge plus de 430 000 patients venant de Sidi Bouzid et du Kef. Un nombre difficilement gérable pour le personnel sur place qui a été témoin, à titre d’exemple, d’une panne du scanner de l’établissement, survenue depuis près d’un an et demi.
Les dépenses courantes pèsent également sur l’hôpital régional de Kasserine. Elles regroupent, notamment, le coût du carburant des ambulances qui transportent les malades de l’hôpital régional qui manque de scanner vers d’autres établissements disposant de cet équipement. Quotidiennement, ce type de transport coûte plus de 1 230 TND, ce qui équivaut à une dépense mensuelle de 38 130 TND, dont l’hôpital régional aurait bien voulu se passer.
Le ministère de la Santé doit absolument traiter le dossier de cet établissement qui soigne des milliers de patients chaque jour. Il n’est pas le seul, à en croire les nombreux témoignages des citoyens qui évoquent surtout le manque d’hygiène dans plusieurs hôpitaux publics. C’est l’exemple d’un établissement à Tataouine. Une jeune femme avait eu une hémorragie interne suite à un accident de la route. Miraculeusement, elle a été sauvée par les médecins, mais selon le témoignage d’un proche, elle a succombé une semaine plus tard en raison d’une infection qu’elle a contractée dans l’enceinte de l’hôpital à cause de l’hygiène qui laissait à désirer.