Les autorités ont initié les premières étapes concrètes de leur stratégie nationale dédiée au développement de l’hydrogène vert. Cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme visant à positionner le pays comme exportateur net d’énergie propre à l’horizon 2050.
Premières mesures d’accompagnement
Dans cette optique, plusieurs décisions structurantes ont déjà été prises. Tout d’abord, le phosphogypse a été retiré de la liste des déchets dangereux pour être reclassé comme produit à valeur ajoutée. Par ailleurs, le Groupe Chimique Tunisien (GCT), acteur central de ce projet, bénéficiera d’une exonération de TVA sur les intrants d’engrais destinés au marché local. Ces mesures préparent le terrain pour le développement d’une filière industrielle complète.
Conformément aux projections officielles, la Tunisie ambitionne d’exporter annuellement 6,3 millions de tonnes d’hydrogène vert (H2) vers l’Union européenne d’ici 2050. Parallèlement, le marché national devrait absorber environ 2 millions de tonnes sous diverses formes, notamment d’ammoniac vert, de méthanol vert et de carburants synthétiques verts.
Projet pilote dans la région de Gabès
Dans cette perspective, un premier projet concret verra le jour dans le gouvernorat de Gabès. Plus précisément, il s’agira de créer une « vallée de l’hydrogène » autour de la zone industrielle de Ghannouch. Ce site accueillera notamment une usine de production d’ammoniac vert, complétée par plusieurs installations annexes.
Pour soutenir cette initiative, plusieurs équipements clés seront déployés. D’une part, un parc photovoltaïque de 8 mégawatts sera implanté à proximité d’Oudhref. D’autre part, le complexe industriel comprendra une unité de dessalement d’eau de mer, un électrolyseur et une unité de synthèse d’ammoniac utilisant le procédé Haber-Bosch.
Il convient de noter que ce programme bénéficie d’un appui technique et financier conséquent. En effet, plusieurs institutions européennes, dont la BEI, le FEDD+ et la BERD, participeront au financement. De même, l’ONUDI et la GIZ apporteront leur expertise en matière de développement industriel durable.