La Tunisie s’est engagée dans un partenariat stratégique avec l’Allemagne pour développer une filière hydrogène vert à grande échelle. Un accord de coopération technique, d’une valeur totale de 3 millions d’euros, a été signé entre les deux pays.
Le partenariat scellé, annoncé lors d’un colloque à Tunis, vise à doter la Tunisie des compétences et des infrastructures nécessaires pour produire de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables. Deux programmes spécifiques ont été lancés, couvrant la période 2024-2027. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie nationale ambitieuse qui vise à faire de la Tunisie un acteur majeur de la production et de l’exportation d’hydrogène vert en Méditerranée.
« Ce partenariat est une véritable bouffée d’oxygène pour notre économie », a déclaré Fatima Thabet, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie. « Il nous permettra de renforcer notre compétitivité à l’international et de créer de nouvelles opportunités d’emploi dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie », rapporte l’agence Nova.
La Tunisie dispose d’un potentiel solaire et éolien considérable, des atouts majeurs pour la production d’hydrogène vert. Ce gaz, obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, est considéré comme un vecteur énergétique de premier plan pour décarboner l’industrie et les transports.
Le sous-secrétaire à la Transition énergétique, Wael Chouchane, a souligné l’importance de saisir cette opportunité pour réduire la dépendance énergétique de la Tunisie et diversifier ses exportations. « L’hydrogène vert est un levier de croissance économique et un moyen de préserver notre environnement », a-t-il affirmé.
Les ambitions de la Tunisie sont élevées. Le pays vise à produire 8,3 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2050, dont une partie importante sera exportée vers l’Europe. Pour atteindre cet objectif, des investissements colossaux sont nécessaires, estimés à environ 120 milliards d’euros.
Néanmoins, si l’hydrogène vert présente de nombreux avantages, il n’est pas exempt de défis. En effet, la production d’hydrogène vert à grande échelle soulève certaines interrogations environnementales. Bien que l’électrolyse de l’eau soit un processus propre en soi, la production de l’électricité nécessaire à cette réaction peut entraîner des impacts significatifs, notamment si elle repose sur des énergies fossiles ou si elle nécessite la construction de nouvelles infrastructures énergivores. De plus, la fabrication des électrolyseurs et autres équipements liés à la production et au stockage de l’hydrogène peut générer des émissions de gaz à effet de serre.
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