I Watch a exprimé hier vendredi 29 janvier 2021 son étonnement face au communiqué publié récemment par l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) portant sur les données adressées au chef du gouvernement Hichem Mechcihi en lien avec les ministres proposés. I Watch s’est demandée quant à la légalité de cette démarche rappelant que l’article 29 du décret loi-cadre numéro 120 de l’année 2011 datant du 14 novembre 2011 portant sur la lutte contre la corruption stipule que chaque membre de l’Instance est tenu au secret professionnel pour les documents, données ou informations dont il a eu connaissance concernant les questions relevant de la compétence de l’instance.
Dans un communiqué rendu public hier, I Watch a affirmé que la publication des dossiers de corruption constitue une violation flagrante des données personnelles et pourrait ouvrir la porte à l’extorsion considérant que cette tradition est pratiquée par les différentes parties politiques depuis la révolution de 2011. I Watch a rappelé que les membres du conseil de l’INLUCC n’ont pas le droit de prendre connaissance des dossiers dont dispose l’Instance.
I watch a par ailleurs exprimé son étonnement face au recours du chef du gouvernement à l’INLUCC rappelant que cette dernière ne constitue pas un organe de la justice et n’est donc pas habilitée à se prononcer sur l’intégrité des personnes. L’ONG a ajouté que le chef du gouvernement est tenu à désigner des personnes intègres qui ne font pas l’objet de soupçons de corruption. Elle a également mis en garde contre l’instrumentalisation politique de l’INLUCC considérant que cette démarche justifierait les choix du chef du gouvernement.
Il convient de rappeler que l’INLUCC a annoncé avoir adressé le 18 janvier courant l’ensemble des données dont elle dispose concernant les personnalités proposées pour occuper des portefeuilles ministériels au chef du gouvernement Hichem Mechichi.
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