Le projet de loi obligeant ceux qui ont volontairement interrompu leurs études à suivre une formation professionnelle a été adopté par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), mardi 28 février 2017. 112 élus ont voté pour.
Dans une déclaration accordée à Réalités Online, Imed Hammami, ministre de la formation professionnelle et de l’emploi, est revenu sur les principales dispositions du texte de loi.
L’objectif principal, selon le ministre, est de garantir un minimum de formation aux citoyens âgés de moins de 18 ans. « Il s’agit de permettre à ceux qui ont quitté l’école prématurément de bénéficiter d’une spécialité. Nous agissons conformément à l’article 39 de la Constitution de 2014, relatif au droit à l’éducation et à la formation pour les moins de 16 ans », a-t-il expliqué.
« Les mécanismes employés précédemment dans la lutte contre l’abandon scolaire n’ont pas porté leurs fruits », a-t-il, par ailleurs, concédé, soulignant que le système scolaire enregistre, chaque année, 110 000 élèves qui quittent les bancs de l’école. « C’est un danger », a-t-il dit, insistant sur la nécessité d’encadrer ces jeunes. « La loi vise à leur fournir de nouvelles possibilités avec la formation professionnelle. Les moins de 16 ans ayant quitté le système scolaire profiteront de cette formation. Idem pour les plus de 16 ans. Ainsi, nous pourrons améliorer leur employabilité. Grâce à cette loi, nous pourrons stopper cette hémorragie, dans l’attente de la réforme de la formation professionnelle et celles de l’éducation et de l’enseignement supérieur », a expliqué le ministre de la formation professionnelle.
Des sanctions pour les parents
D’autre part, Imed Hammami a annoncé que des expériences pilotes seront menées dans trois gouvernorats, dès septembre 2017. Il s’agit de Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine. Ce sont, selon le ministre, les zones qui ont enregistré les plus importants taux d’abandon scolaire en Tunisie. « L’expérience sera ensuite généralisée pour toute la Tunisie », a-t-il assuré.
Le but est de garantir le droit à l’éducation et obliger les parents à coopérer avec l’État, l’administration et le ministère de la formation professionnelle, celui des Affaires Sociales, ainsi que celui chargé des affaires de l’enfance. « Nous pourrons, ainsi, lutter contre la marginalisation sociale. C’est une loi importante, qui permettra de garantir les droits économiques et sociaux des citoyens », a encore ajouté le ministre.
Sur la question des sanctions à l’encontre des parents, Imed Hammami a expliqué qu’elles ont été réduites au maximum. Il faut compter, selon lui, une amende de 20 à 200 dinars. Si un nouvel abandon scolaire est observé, l’amende passe à 400 dinars. « Nous ne visons pas la sanction, mais nous voulons garantir le droit à l’éducation et prévenir les dangers de l’abandon scolaire », a conclu le ministre de la formation professionnelle.