Imen Touati, CEO d’Altcare, lance la 1ère base de données intelligente de compléments alimentaires en France

Nombreux sont les Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) qui se sont distingués à l’international dans différents domaines. De l’industrie agroalimentaire, en passant par la médecine, l’art ou encore les nouvelles technologies.

Aujourd’hui, nous nous intéresserons au secteur de la santé à travers Altcare, start-up française spécialisée dans les compléments alimentaires. Créée en 2019 par Imen Touati, cette entreprise propose des outils indispensables pour favoriser l’accès à des informations fiables et de qualité. C’est d’ailleurs à travers BioCurae que l’entreprise s’est fait connaitre. Il s’agit d’une plateforme destinée aux praticiens de santé et qui se basse essentiellement sur des données scientifiques et des produits homologués.

Réalités Online a contacté Imen Touati, CEO d’Altcare qui a bien voulu répondre à quelques questions.

Parlez-nous de votre startup ? Pourquoi les compléments alimentaires en particulier ?

Ce projet remonte à 2017 où j’ai fait le constat d’une présence croissante des produits de phytothérapie, des huiles essentielles et de micronutrition dans les pharmacies mais également dans les rayons des magasins bio.

Je me suis aperçue que le marché a grimpé jusqu’à 1,8 milliard d’euros en 2017, une croissance de près de 6%. Je venais d’accoucher à l’époque et j’étais justement à la recherche de solutions naturelles pour reprendre du poil de la bête.  Cela n’a pas été évident de s’y retrouver parmi tant de produits et plantes aux noms exotiques.  J’étais intriguée ; il y a un décalage entre l’offre et la connaissance des usages de ces produits. Une naturopathe m’a conseillée d’introduire de la « super food » et quelques produits de phytothérapie dans mon quotidien et c’était exactement ce qu’il me fallait. Forte de ce constat, j’ai pensé qu’il fallait absolument que j’aide les personnes désireuses d’adopter une approche naturelle pour leur santé à trouver des recommandations personnalisées et efficaces à travers une application et c’est ainsi que BioCurae est née.

Le développement a été challenging, car il a fallu assembler des données scientifiques relatives à chaque principe actif afin de réussir des recommandations efficaces. En effet, la spécificité de BioCurae est de donner une information précise et fiable sur chaque complément alimentaire : dosages, galénique, contre-indications…

Quelle est la particularité de la plateforme BioCurae et ses principaux avantages ?

Il s’agit d’une base de données complète, dotée de traitements permettant de proposer de façon ciblée des réponses naturelles, en préventif ou en curatif, à chaque profil et à chaque sujet de santé. Cette application est destinée dans la phase actuelle aux praticiens de santé. En effet, les patients sont de plus en plus en demande d’une approche complémentaire à leur traitement médicamenteux. Nous intégrons à cette fin les produits des laboratoires leaders dans le domaine.

Concrètement, BioCurae donne toutes les clés pour identifier les produits adaptés à chaque patient. Elle se base sur l’efficacité identifiée en clinique d’un côté, et sur les caractéristiques des produits (compléments alimentaires) d’un autre côté. Ces caractéristiques incluent l’association des ingrédients, les dosages, les formulations…

Dans la plateforme, un complément alimentaire est tout produit à base d’ingrédients naturels (plantes, minéraux, vitamines, acides aminés) dont l’objectif est d’optimiser le bien-être.  D’ailleurs, nous avons établi une charte qualité à laquelle les laboratoires ou fabricants doivent répondre pour pouvoir être référencé dans BioCurae. Nous avons, dans ce contexte, déjà identifié quelques laboratoires en Tunisie qui répondent à ces exigences. D’ailleurs dans le domaine nous les désignons par laboratoires de « nutraceutique » dont les produits sont à mi-chemin entre les produits pharmaceutiques et l’alimentation et possèdent des actions bénéfiques avérés sur l’organisme.

Comment voyez-vous l’avenir de compléments alimentaires ?

La concurrence sur le marché des compléments alimentaires s’intensifie tous les ans.  Au début des années 2000, les consommateurs achetaient essentiellement des produits de parapharmacie pour des promesses beauté et minceur. Après 2010, ces produits ont été en net recul. En revanche, tout ce qui a trait à la santé : huiles essentielles, confort digestif, mémoire, confort articulaire a connu une croissance fulgurante, si bien que nous assistons ces dernières années au positionnement de nouvelles marques spécialisées, proposant des produits techniques de haute qualité.

Et concernant le marché tunisien ?

En Tunisie, on assiste à un virage assez récent. On est en train de glisser de la beauté (pour les femmes essentiellement) vers la santé. Il s’agit d’une clientèle assez aisée (CSP plus) qui de plus en plus sensible au bien-être. J’ai rencontré d’ailleurs en Tunisie, des leaders de distribution de produits de parapharmacie qui témoignent de ces tendances. Le marché est dynamique et il y a un vrai potentiel.

Nous souhaitons proposer nos services, dans un moyen terme, en Tunisie. Au-delà de la plateforme, nous voulons sensibiliser les consommateurs à une culture de prévention à travers des produits de santé naturelle, et les professionnels de santé à une médecine intégrative (intégrant des médecines douces ou complémentaires dont la nutraceutique).

L’actualité COVID va certainement accélérer notre démarche. En effet, parmi les applications majeures des produits de santé naturelle -en particulier de l’aromathérapie (huiles essentielles) et oligo-éléments- le renforcement de l’immunité et l’action antivirale. Cela permet de limiter les effets délétères de l’épidémie comme le témoignent quelques études à ce sujet.

A travers la société ALTCARE, nous souhaitons contribuer à une politique de prévention en Tunisie et plus généralement en Afrique. En effet, les produits de santé naturelle offrent plusieurs avantages : ils sont en général plus facilement adoptés par les patients que les traitements médicamenteux, et sont moins coûteux sur le long terme pour le système de santé.

Entretien recueilli par Samy Ben Naceur

 

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