Depuis l’attentat de Berlin du 19 décembre 2016, perpétré par Anis Amri, l’Allemagne a endurci sa politique migratoire afin d’éviter l’infiltration d’éventuels terroristes sur son territoire. Dans ce cadre, un projet de loi visant à favoriser le rejet de certaines demandes d’asile, émanant de tunisiens, d’algériens et de marocains, a été proposé à la Chambre haute du Parlement allemand, la Bundesrat.
Mais coup de théâtre : cette dernière a rejeté le projet vendredi 10 mars dernier, assénant une violente claque à la Chancelière Allemande, Angela Merkel. Le texte a été adopté en 2016 par les députés de la chambre basse, la Bundestag, mais n’a pas réussi à obtenir la majorité au sein de la Bundesrat. Néanmoins, l’Exécutif et la Bundestag ont la possibilité de faire appel face au rejet du projet de loi. À travers ce dernier, le gouvernement allemand, selon l’agence DPA, voulait inscrire les trois pays du Maghreb cités précédemment sur la liste des pays « sûrs ». De cette façon, les services de l’immigration auraient pu avoir la possibilité de rejeter les demandes d’asile émanant des ressortissants tunisiens, algériens et marocains.
« C’est un mauvais jour dans nos efforts pour stopper l’immigration illégale », a regretté Thomas de Maizière, ministre allemand de l’Intérieur, en commentant le rejet de la Bundesrat. Pour Joachim Hermann, ministre de l’intérieur de Bavière, le faux-bond de la Bundesrat est « un signal complètement faux ». Il rappelle que le Sud de l’Allemagne a été sur les premières lignes dans la crise migratoire. « Nous devons rejeter rapidement, et sans grands efforts, les demandes d’asile qui ne sont pas motivées par des poursuites politiques, mais uniquement pour des raisons économiques », a-t-il déclaré à l’agence DPA.
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