Cela va surprendre plus d’un. Ce mot n’existe en vérité que dans la tête de celui qui l’a inventé. Moi, j’ai eu la chance de le rencontrer sur mon mur grâce à un ami, HBA, pour ne pas le citer, qui l’a partagé et sincèrement, je découvre, aujourd’hui qu’il m’a rendu un grand service. En effet, en suivant la discussion du projet de loi de finances pour 2017, article par article, il m’était difficile de trouver les mots pour décrire ces images transmises par la deuxième chaîne du service public. Ahurissant.
L’article 30 de la LF restera dans les annales comme le bout de texte qui a dévoilé la vérité sur nos élus. Notre amère vérité.
Le titre de ce texte, je le dois, en vérité à Jean d’Ormesson, illustre membre de l’Académie Française. L’inaptocratie est définie par son auteur comme étant « un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle ».
Que dire de plus que cette définition colle à merveille à l’image de ces élus censés représenter le peuple mais qui, en définitive, semblent avoir oublié ce pourquoi ils sont là.
Charivari, chahut, désordre, et cacophonie ahurissante. C’était la foire et c’était dégradant à plus d’un titre et surtout cela donnait une image plus que négative de nos élus.
Qu’un député s’en prenne aux cadres du ministère des finances, tous et toutes des directeurs généraux ayant contribué à l’élaboration de la LF et maîtrisant le dossier de la fiscalité, mettant en question leur présence avec la ministre, relève du surréalisme. Que des députés se coupent à tout bout de champ la parole, laisse pantois. Que certains élus ne savent même pas de quoi ils parlent et prennent la parole pour dire n’importe quoi et marquer leur présence, c’est du déjà vu. Mais que le président de la séance coupe la parole à un membre du gouvernement et prenne la parole pour enfiler la robe noire et défendre le corps de métier auquel il appartient, cela se passe de tout commentaire.
L’ARP a changé de statut, dans un moment de perdition, pour représenter une profession et oublier le peuple qui l’a élue.
De mémoire, jamais spectacle pareil n’a été enregistré sous la voûte du palais du Bardo.
Qu’une séance plénière tourne en AG pour défendre les intérêts d’une frange d’une profession en se détournant de l’intérêt de tous les autres secteurs et métiers. cela débouche sur un spectacle animé par les égoïsmes et enrichi d’opportunisme.
La voûte du Bardo s’est transformée en scène où se jouait la notoriété de l’Etat. Un Etat incapable d’imposer ses lois aux fraudeurs fiscaux alors que ces derniers parviennent à le faire mettant à genoux et le gouvernement et l’Assemblée elle-même. Drôle de spectacle au cours duquel ceux qui refusent d’accomplir leur devoir fiscal le font en utilisant toutes les fourberies possibles allant jusqu’à s’attaquer au mode de gestion du budget de l’Etat.
Drôle de spectacle où les membres du bureau de la commission des finances et leur président sont poussés à bout car ne partageant pas les objectifs gargantuesques des représentants des défaillants fiscaux. Un point d’honneur à la commission qui a défendu le principe de la justice et de l’équité.
Au bout du compte les rois de l’évasion fiscale ont gagné.
F.B