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Depuis plusieurs semaines les contaminations remontent lentement mais sûrement dans l’Hexagone, laissant craindre la montée d’une nouvelle vague, la cinquième depuis l’apparition de la maladie au printemps 2020. Celle-ci ne fait désormais pratiquement plus l’ombre d’un doute.
Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 est repassé au-dessus des 10 000 en moyenne sur les sept derniers jours, selon les chiffres publiés dimanche par Santé publique France. Une première depuis la fin de l’été et l’accalmie post-quatrième vague. Le nombre de contaminations officiellement détectées a ainsi plus que doublé sur un mois. Et le dernier week-end prolongé, en raison du 11 novembre férié, durant lequel les remontées ont été moins nombreuses, devrait faire prochainement faire l’objet d’un rattrapage.
La France paye la mauvaise dynamique à l’échelle de l’Europe. Le continent est récemment redevenu l’épicentre de la maladie. L’Allemagne, mais aussi l’Autriche ou encore les Pays-Bas connaissent eux aussi de fulgurantes hausses des contaminations, obligeant ces pays à réintroduire des mesures de restriction. L’Europe de l’Est, très peu vaccinée, est toujours sous haute tension, à l’image de la Russie, où près de 1200 personnes meurent chaque jour de la maladie.
Le rebond épidémique s’installe partout sur le territoire, de la Bretagne à la Corse. L’ouest de la France, relativement épargné lors de précédents épisodes de contagion, est en première ligne. L’incidence s’élève à plus de 100 en Loire-Atlantique, en Vendée, dans l’Ille-et-Vilaine, le Maine-et-Loire ou encore dans la Sarthe, avec des augmentations de l’ordre de 100 à 274% sur un mois. Plus globalement, presque tout le territoire dépasse désormais le seuil d’alerte de 50. Plus de trois fois pour l’Ardèche et la Haute-Corse, respectivement à 155 et 166 cas pour 100 000 habitants.
*Hospitalisations : le facteur X
La question est désormais de savoir jusqu’où cette cinquième vague ira en France, pays qui bénéficie d’un bon taux de vaccination : près de 75% de la population a reçu deux doses. « Si les gens sont correctement vaccinés, Noël sera quasi normal cette année, confie auprès de L’Express l’infectiologue Eric Caumes. Le virus va de toute façon circuler, on ne peut pas faire autrement. Les territoires qui n’ont pas été trop impactés par les précédentes vagues vont l’être davantage maintenant, L’enjeu, c’est de limiter les dégâts sur le système hospitalier, et c’est la stratégie adoptée par les autorités depuis environ huit mois. »
Actuellement, quelque 7111 malades sont hospitalisés avec un diagnostic de Covid-19, avec 125 nouvelles admissions depuis samedi. Le graphique ci-dessous l’illustre : les nouveaux malades compensent désormais largement les guérisons. De fait, les hospitalisations repartent à la hausse depuis une quinzaine de jours. Les services de soins critiques ou réanimation accueillent quant à eux 1210 de ces patients, avec 26 nouvelles admissions.
Pour limiter l’impact de cette nouvelle vague sur le système hospitalier, le gouvernement français a récemment élargi la campagne de rappel vaccinal aux 50-64 ans. Le passe sanitaire a été conditionné à l’obtention de cette troisième dose, devant « booster » l’immunité, qui diminue nettement environ six mois après l’injection de la deuxième dose. Enfin, le masque a également été réintroduit à l’école, afin de limiter la circulation du virus chez les plus jeunes, pas encore concernés par la vaccination, mais aussi moins sujets aux cas graves.
« Toutes les hypothèses sont sur la table » selon patron des députés LREM Christophe Castaner, interrogés sur l’ajout de mesures plus fortes encore. Un reconfinement chez les seuls « non-vaccinés », comme vient de l’officialiser l’Autriche, semble être la seule ligne rouge fixée par le gouvernement.
(L’Express)