Indice international de l’environnement du commerce illicite : la Tunisie classée 53ème sur 84 pays,

La Tunisie a été classée 53ème sur 84 pays, par l’Indice international de l’environnement du commerce illicite (Global illicit trade Index), qui mesure la vulnérabilité des Etats face à ce type de commerce.   Avec un score de 56,0 points (sur 100), la Tunisie se positionne 53ème, sur 84 pays analysés. Le score moyen des pays de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) est de 50 points, alors que la moyenne mondiale est de 60 points, ont annoncé les responsables de la Chambre Tuniso-américaine de commerce (Amcham Tunisia), qui tenaient, jeudi, à Tunis, une conférence de presse en coopération avec  » The Economist intelligence Unit  » (EIU), l’Alliance transnationale pour la lutte contre le commerce illicite (TRACIT) et Philip Morris International.
L’économie informelle en Tunisie représente 35,5% du PIB. 1,1 million de personnes travaillent dans le secteur informel, ce qui correspond à 32% de la population active, contre 28% en 2010.   Il ressort de ce classement aussi, que 30% des produits consommés en Tunisie proviennent de l’économie informelle. A titre d’exemple, les combustibles non déclarés importés de Libye, représentent 17% de la consommation totale du pays.   L’Alliance transnationale pour la lutte contre le commerce illicite (TRACIT), a chargé l’Economist intelligence unit (EIU), de produire l’indice mondial de l’environnement du commerce illicite.    L’indice se base sur 4 indicateurs principaux de base: la politique gouvernementale, la transparence et le commerce, l’offre et la demande et l’environnement douanier. Sur ce dernier critère, le classement fait ressortir un meilleur résultat avec un score de 78 points. Ainsi, la Tunisie se place à la 38ème place pour l’environnement douanier, avec 9 points de plus que la moyenne internationale.   A l’échelle internationale, c’est la Finlande qui vient en tête de liste avec 86,5 points, alors que la Libye vient en dernière place avec un score de 8,6 points.
« Le Global illicit trade Index » représente l’indice classant la capacité structurelle d’un pays à se protéger contre le commerce illicite. Sa finalité est de fournir une plateforme d’échange d’idées et de recommandations, quant aux mesures susceptibles de renforcer le cadre législatif de lutte contre le commerce illicite. Il a aussi, pour objectif de présenter les bonnes expériences menées en vue de faire face à ce phénomène.

L’impératif de lutter contre la corruption pour combattre le commerce illicite
Face à commerce illicite, la Tunisie gagnerait à affuter sa lutte contre les pratiques de corruption généralisées notamment au niveau de la douane, des autorités et du système judiciaire pour combattre ce fléau.   « La guerre contre la corruption de la Tunisie, introduit des mesures utiles permettant de réduire le commerce illicite, mais tant que la corruption persistera au sein des douanes, toute tentative visant à renforcer la surveillance et le contrôle des frontières n’aura qu’un effet limité. Une automatisation accrue des procédures douanières peut être efficace pour atténuer les opportunités de corruption « , selon un rapport de l’Alliance transnationale de lutte contre le commerce illicite, intitulé « Recommandations pour combattre le commerce illicite, inspirées de l’indice mondial de l’environnement du commerce illicite« .
Présenté jeudi, lors d’une conférence de presse organisée à Tunis par la Chambre Tuniso-américaine de commerce (Amcham Tunisia), le rapport préconise de  » renforcer la coopération inter-institutions au niveau national, allouer les ressources financières et humaines nécessaires et appliquer d’une manière plus agressive les réglementations contre le commerce illicite, en particulier dans les domaines des violations des droits de propriété intellectuelle et des importations sur le marché parallèle« .    La Tunisie se doit également de renforcer les contrôles sur le blanchiment d’argent, en adoptant un régime global et complet de lutte contre le blanchiment d’argent qui permet de localiser, geler, saisir et confisquer les avoirs liés aux flux financiers illicites. A cet égard travailler avec le GAFI pour renforcer l’efficacité de son régime LBC/FT (Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme) notamment en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux doit constituer une priorité politique de haut niveau.   Le rapport de la TRACIT recommande également de rationnaliser les politiques fiscales et les subventions pour éviter qu’elles n’incitent au commerce illicite, à la contrebande, à la falsification et au vol ainsi que de garantir le respect des droits de propriété intellectuelle (DPI).
La Tunisie fait face à la nécessité de prendre des mesures proactives pour protéger le pays des marchandises illicites transitant par les zones de libre échange. A ce titre, garantir la transparence, le suivi et le contrôle douanier dans les Parcs d’activité économiques de Bizerte et Zarzis est une mesure importante pour réduire les vulnérabilités dues à la contrebande et améliorer l’intégrité des chaines d’approvisionnement.   Les auteurs du rapport estiment également nécessaire, pour la Tunisie, d’améliorer la sensibilisation et l’éducation du public sur la menace du commerce illicite et de consolider sa coopération avec les pays voisins pour lutter contre le commerce transfrontalier.

(Source : TAP)

 

 

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