Un peu de répit pour les porte-monnaie tunisiens ? C’est ce que semblent indiquer les dernières données de l’Institut national de la statistique (INS). En effet, le taux d’inflation a légèrement fléchi en juillet, passant de 7,3% à 7%. Une éclaircie dans un ciel économique souvent plombé par la hausse des prix.
L’alimentation, toujours sous pression
Si la tendance générale est à la baisse, l’alimentation reste un poste de dépenses particulièrement sensible. Les prix des denrées de base, comme la viande, les huiles et les légumes, ont continué de grimper, même si à un rythme moins soutenu. La viande ovine, par exemple, a vu son prix s’envoler de 24% en un an, tandis que les huiles comestibles ont connu une hausse de 21,8%. Ces augmentations sont principalement liées à la hausse des coûts de production à l’échelle mondiale et à la spéculation sur certains marchés.
Les produits manufacturés et les services suivent le mouvement
Les produits manufacturés, comme les vêtements et les produits d’entretien, ont également subi une hausse de prix, tout comme les services. Les restaurateurs et les hôteliers ont, par exemple, augmenté leurs tarifs de 8,7% en moyenne. Cette hausse généralisée des prix s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs, tels que la hausse des coûts de l’énergie et la dépréciation du dinar.
Une inflation sous-jacente tenace
Même en excluant les produits alimentaires et énergétiques, l’inflation sous-jacente reste élevée, témoignant d’une pression inflationniste généralisée dans l’économie tunisienne. Cette inflation est notamment due à la hausse des prix des services et des produits industriels.
Des perspectives plus encourageantes
Malgré ces difficultés, les perspectives à moyen terme semblent plus favorables. La Banque africaine de développement prévoit une baisse de l’inflation à moins de 5,7% d’ici 2025. Cette amélioration serait notamment liée à la stabilisation des cours des matières premières sur les marchés internationaux et à la mise en œuvre de certaines réformes économiques.
Les défis restent nombreux
Si cette tendance à la baisse est encourageante, les défis restent nombreux. La fragilité de la croissance économique, la pression sur les finances publiques et les tensions sociales constituent autant de facteurs susceptibles de remettre en cause cette amélioration.
Pour pérenniser cette baisse de l’inflation, il est essentiel de poursuivre les efforts de stabilisation macroéconomique, de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et de diversifier l’économie. La lutte contre l’inflation est un combat de longue haleine qui nécessite une action concertée de tous les acteurs économiques et sociaux.