L’Institut national de la statistique (INS) a publié des données encourageantes sur l’inflation en Tunisie pour février 2024. Le taux d’inflation a connu une légère baisse, passant de 7,8% en janvier à 7,5% en février. Cette nouvelle, bien qu’accueillie avec soulagement par la population et les autorités, appelle à la prudence et à une analyse approfondie des données.
Alimentation : le talon d’Achille de la conjoncture
Si la baisse de l’inflation est une bonne nouvelle, il est important de noter qu’elle est due en grande partie à un ralentissement du rythme de hausse des prix, et non à une baisse réelle des prix. En effet, sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 7,5%, ce qui représente une augmentation significative pour les ménages tunisiens.
Le secteur alimentaire reste le principal moteur de l’inflation, avec une augmentation des prix de 10,2% sur un an. Cette hausse est particulièrement inquiétante pour les familles tunisiennes, qui consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation. La flambée des prix des produits de base tels que le café, la viande, les huiles et les légumes frais pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Biens manufacturés et services : des hausses contenues
Les prix des biens manufacturés et des services ont connu des hausses plus modérées, avec des augmentations respectives de 7,4% et 5,4%. La hausse des prix des matériaux de construction, de l’habillement et des restaurants est à surveiller, car elle pourrait avoir un impact négatif sur la croissance économique et le niveau de vie des Tunisiens.
L’inflation sous-jacente : un indicateur préoccupant
Le taux d’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, s’est élevé à 7%, contre 6,8% le mois précédent. Cette tendance indique que l’inflation s’installe dans l’économie tunisienne et ne se limite pas aux produits alimentaires et énergétiques. La baisse de l’inflation en février est une éclaircie dans un ciel économique assombri par la flambée des prix. La situation reste néanmoins préoccupante pour les ménages tunisiens, qui doivent faire face à une augmentation constante du coût de la vie.
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