Le baromètre annuel d’Ernest et Young, cabinet d’audit financier et de conseil en gestion, relatif à l’attractivité de l’Afrique en matière d’investissement extérieur, a révélé que l’Egypte et le Maroc sont les destinations les plus prisées. Cependant, notre pays, malgré la perte considérable de sa capacité concurrentielle d’attraction à cause d’un processus de transition économique semé d’obstacles et d’embûches, est en train de revenir dans le top 15 des pays africains privilégiés par les IDE.
Notre pays se situe au 11e rang en Afrique au niveau de l’attractivité, attirant en neuf mois 2051 millions de dinars d’investissements étrangers, dont 1902 MDT d’investissements directs. Les principales entraves étant l’instabilité politique, génératrice d’incertitudes et d’imprévisibilités fiscales, politiques, réglementaires, financières, sociales et autres.
Il y a lieu de remarquer que nos responsables politiques, plus préoccupés par leurs intérêts personnels immédiats que par l’intérêt supérieur de la nation, ont perdu de vue les objectifs et les enjeux du Forum international sur le développement « Tunisia 2020 », organisé fin novembre 2016 à Tunis.
Rappelons qu’il s’agissait de mobiliser la communauté financière mondiale afin de financer les grands projets de développement du pays pour assurer le décollage de son économie dans le but de sauvegarder et de consolider la transition démocratique et économique.
En effet, les gouvernements successifs se sont plutôt intéressés à la conquête du pouvoir, aux postes de ministres, aux querelles partisanes entre partis, qu’au processus d’investissement dans les régions et aux stratégies de développement et de croissance.
Il faut dire qu’aussi bien au niveau des préparatifs qu’à celui des dispositions du suivi de ce forum, des carences ont été constatées et des erreurs commises : manque d’élaboration des dossiers de projets (pas d’études de rentabilité approfondies des projets), pas toujours de conventions écrites et signées, manque de volonté dans la concrétisation des réformes structurelles. Tout cela a engendré la détérioration du climat de l’investissement avec la flambée des taux de l’inflation et de l’endettement souverain, l’envolée des déficits jumeaux et du taux de chômage, sans oublier l’effondrement du taux de change du dinar.
2019 semble être, après 2011 et 2015, l’une des pires années en matière de performances économiques. En effet, le deuxième semestre a été pratiquement sacrifié au profit du processus électoral, ce qui donne 1,4% seulement de taux de croissance global du PIB, un chiffre dérisoire par rapport aux prévisions et aux attentes.
Il faut dire que la législation sur l’investissement avec la création de l’Instance tunisienne de l’investissement, a relancé quelque peu les initiatives des privés, qu’ils soient nationaux ou étrangers.
C’est ainsi que durant onze mois, 35 projets d’une valeur de 2,4 milliards de dinars d’investissements ont été déclarés, soit 15 à 16.000 emplois à créer. 90% seraient réalisables selon le premier responsable de l’Instance.
67% de ces projets sont industriels tandis que 17% relèvent des énergies renouvelables (5) 13%, soit 4 projets agricoles et 3% dans les services.
Ce qui est rassurant, c’est que 53% des projets seront implantés dans les zones de développement régional, tandis que 60% des projets sont à participation étrangère : Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni…)
Il est devenu extrêmement urgent d’avoir un gouvernement stable et efficace pour restaurer la confiance, relancer l’investissement en vue d’accélérer le processus de la croissance économique.
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