Instaurer le dialogue social

Comment peut-on parvenir à une société plus stable et plus équitable ?  Comment les entreprises nationales et internationales peuvent-elles assurer de meilleures conditions de travail ainsi qu’une justice sociale? La Révolution a eu le mérite d’ouvrir le débat en Tunisie. Suite aux nombreuses revendications, le débat sur le dialogue social entre les représentants du gouvernement, des employeurs et des travailleurs est ouvert.

 

Quel rapport entre le social et l’investissement ? Comment les performances économiques riment avec les objectifs sociaux ? 

Gouvernement comme entreprises tunisiens ont débouché sur ce constat : un dialogue social établi dans un pays contribue à l’instauration d’un climat d’affaires sain et incite à l’implantation des investissements directs étrangers. Les investisseurs regardent la Tunisie d’un autre œil, car les choses ont changé. De nouvelles conditions de travail. Une nouvelle vision du code de travail. Une autre façon de négocier. Après la Révolution, l’entreprise réfléchit de plus en plus à son environnement.  Le concept de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) est en marche. Mais ce n’est pas aussi facile car l’entreprise mesure ce concept en ternes d’argent  et en dépenses. Car la RSE est un investissement  dont les bénéfices se conjuguent à long terme. Mais au vu des circonstances actuelles, les chefs d’entreprises sont obligés de gérer le social et de l’inculquer dans leurs plans de gouvernance. Et suite à la décision du gouvernement de solliciter les investisseurs étrangers à contribuer à l’élaboration d’un nouveau code de l’investissement qui soit bénéfique pour les deux parties, la Chambre de Commerce Tuniso-néerlandaise pour le Commerce et l’Industrie a organisé un débat entre les investisseurs néerlandais et européens et le gouvernement en l’occurrence le ministère des Affaires sociales. Selon Mr. Mongi Goaied, Secrétaire général  de la CTNCI, s’adressant à M. Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales qui était présent au débat, « cette rencontre donne l’opportunité de créer des synergies entre les investisseurs tunisiens, néerlandais et européens, dans la perspective de favoriser les créations d’entreprises et de permettre à tous nos membres présents et invités de vous faire part de leurs questionnements, de vous écouter et de recueillir vos avis quant aux divers sujets qui les préoccupent en cette période que traverse notre pays ». 

 

Une nouvelle génération d’investisseurs néerlandais

La CTNCI a créé une commission dont le rôle est d’identifier les préoccupations et les interrogations des entreprises néerlandises implantées en Tunisie et transmettre par la suite un rapport aux responsables tunisiens. Dans ce rapport, les investisseurs néerlandais ont contribué à répondre aux questions portant sur le climat des affaires en Tunisie, les moyens d’inciter les investisseurs néerlandais à s’implanter en Tunisie et  les secteurs dans lesquels il faut investir. Ce qui en ressort, c’est que les investisseurs néerlandais appellent le gouvernement à ouvrir le dialogue, créer un climat de sincérité et reconsidérer les relations entre Administration et entreprises pour plus de complicité et pour la simplification des transactions. M. Khalil Zaouia, était réceptif aux préoccupations des investisseurs néerlandais et  a pris en compte toutes leurs recommandations. Par ailleurs, le ministre a rassuré à travers les investisseurs néerlandais tous les investisseurs étrangers et a signalé que le gouvernement partage avec eux les mêmes idées. D’ailleurs, le code de l’investissement, le code de travail, après révision, seront la résultante de cet échange d’idées entre le gouvernement et les investisseurs locaux et étrangers. il a ajouté que le ministère des Affaires sociales continuera à jouer son rôle de catalyseur et d’intermédiaire entre l’employeur et l’employé, afin d’instaurer la paix sociale. Plus dans les détails, les chefs d’entreprises présents lors de cette rencontre sont allés davantage dans le concret et ont évoqué le problème de l’absentéisme qui affecte, la productivité de l’entreprise. Rappelons que selon une enquête réalisée par la chambre de commerce tuniso-allemande de commerce et d’industrie, le site Tunisie a le plus faible taux de productivité par rapport aux sites européens, résultat dû à l’absentéisme.  Celui-ci  fait perdre, par ailleurs, des millions de dinars d’indemnisation de congés maladie à la CNAM qui n’arrive pas depuis quelques années à combler son déficit budgétaire. Le ministère a précisé que la CNAM a déjà commencé une campagne aux près des prestataires de soins pour les sensibiliser à respecter l’éthique de leur métier et ne pas délivrer des arrêts-maladies de complaisance. Les chefs d’entreprises se demandent quand est-ce que les négociations sociales débuteront car ils se disent préoccupés par l’évolution du coût de la main d’œuvre notamment après l’augmentation du SMIC à 320 dinars. Ont pris part à cette rencontre, Mme Caroline G. Wejers, Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas et Mr. Adrianus Koetsenruijter, Ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE en Tunisie. 

N. J. 

 

 

 

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