Institutrice agressée à Sfax : une guerre de versions

Aucune sortie de crise n’est visiblement en vue dans l’affaire de Feiza Souissi, l’institutrice de l’école Okba Ibn Nafâa dans le Cité Bahri 3 à Sfax. La principale intéressée s’est exprimée ce lundi 18 septembre 2017 dans une déclaration à l’agence TAP, dans laquelle elle réitère son droit à exercer son travail. « J’ai la ferme intention de finir les deux années qui me restent avant mon départ à la retraite et ma mutation dans un autre établissement scolaire est inconcevable compte tenu de mon ancienneté ici », se défend-elle.
L’institutrice souligne qu’elle n’a aucun problème particulier avec les parents d’élèves et que le souci émane d’une minorité d’entre-eux. « Je suis touchée par l’élan de solidarité exprimé par mes collègues, les parents d’élèves, la société civile et les partis politiques progressistes », déclare l’institutrice. Elle dément les accusations dont elle fait l’objet : la fermeture des fenêtres et des portes de sa salle de cours pendant l’appel à la prière du vendredi et le harcèlement d’une élève voilée.

Les parents dénoncent le mauvais comportement de l’institutrice
L’un des parents d’élèves opposé à la reprise de l’activité de l’institutrice s’est également exprimé à l’agence TAP ce lundi 18 septembre. Il nie toute raison politique ou idéologique pouvant expliquer leur rejet de Faiza Soussi. Néanmoins, il dénonce la maltraitance de certains élèves par l’institutrice, soulignant que cette dernière souffre de troubles psychologiques. Il affirme même qu’elle se comporte mal avec ses collègues et les parents d’élèves et qu’elle a des difficultés a communiquer avec les autres.
Le même parent d’élèves dénonce les comparaisons de ses pairs avec les extrémistes et les daïchis. « Notre seul soucis est d’assurer une éducation saine pour nos enfants », renchérit-il, soutenant, par la même occasion, le délégué régional à de l’éducation à Sfax qui, selon le parent d’élève, fait l’objet d’une campagne de diabolisation. Rappelons que ce dernier a affirmé que l’institutrice souffre de troubles psychologiques. Des propos fermement condamnés par le syndicat de l’enseignement secondaire.

Les nouvelles précisions du ministère de l’Éducation
Dans une déclaration accordée à Réalités Online, Kamel Hajem, directeur général des écoles primaires au sein du ministère de l’Éducation, rappelle que la position du ministère sur cette affaire a été exprimée dans le communiquée publié dimanche 17 septembre. « Le ministère dénonce toute intervention ayant porté préjudice à la dignité des enseignants. S’il existe une question relative au travail pédagogique, ce n’est pas aux parents de l’évaluer, mais aux cadres de l’inspection pédagogique », martèle-t-il.
Kamel Hajem souligne que l’enseignante est sous la protection du ministère, de la délégation régionale de l’éducation et des sécuritaires. « Une enquête sera ouverte pour déterminer les responsabilités. Toute atteinte à la dignité des enseignants est inacceptable », ajoute-t-il.
Interpellé, d’autre part, sur la position du délégué régional de l’éducation à Sfax qui, selon les syndicats, a affirmé que l’institutrice souffrait de troubles psychologiques, le directeur général affirme que le délégué en question a démenti ces propos. « Sa position est celle du ministère. L’institution a formulé sa position après avoir enquêté avec le délégué régional », assure Kamel Hajem.

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