Au fil des sondages d’opinions réalisés par Sigma Conseil, Ennahdha perd du terrain dans les intentions de vote concernant les élections législatives. C’est le Parti Destourien Libre (PDL) d’Abir Moussi – bête noire d’Ennahdha – qui est arrivé en tête dans le baromètre politique de décembre 2020 avec 39,9% des voix, loin devant Ennahdha (17,2).
Ces sondages semblent inquiéter le parti islamiste. D’ailleurs, celui-ci s’est exprimé par la voix de son président, Rached Ghannouchi. Acceptant mal le recul du mouvement, Ghannouchi a laissé entendre que les résultats des sondages ne sont pas crédibles, appelant à « encadrer ces opérations afin de les empêcher d’influencer l’opinion publique ».
S’exprimant ce lundi 11 janvier 2021 à l’occasion d’une journée parlementaire consacrée au cadre légal des élections, Rached Ghannouchi estime qu’il faut faire barrage aux « opérations d’achat des votes » et qu’il faut, aussi, réviser la loi régissant les partis et les associations.
Voilà qui est plutôt étonnant de la part du président d’Ennahdha. Lorsque le mouvement était en première position dans les intentions de vote dans le passé, aucun reproche n’a été fait aux instituts de sondages de la part d’Ennahdha. Se sentant menacé, le parti a donc choisi l’une des pratiques courantes dans la communication politique : décrédibiliser les adversaires qui sont, en l’occurrence, le PDL et les instituts de sondages.
Autre fait qui donne le sourire – ironique – : l’appel à la révision de la loi régissant les partis et les associations. Ennahdha figure parmi les formations politiques qui ne respectent pas, à bien des égards, ces décrets-lois, notamment au sujet de la transparence des financements et des activités partisanes.
F. K