Dans la nuit du 8 au 9 juin 2025, le voilier Madleen, affrété par la Freedom Flotilla Coalition, a été intercepté en haute mer par l’armée israélienne alors qu’il tentait de rallier Gaza avec à son bord douze militants. Parmi eux figuraient la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Le navire, qui transportait vivres, matériel médical et équipements de dessalement, se trouvait à environ 160 kilomètres des côtes palestiniennes lorsqu’il a été stoppé.
L’intervention, survenue en pleine nuit, a été brutale. Les communications ont été interrompues immédiatement après l’arraisonnement, et des images relayées sur les réseaux sociaux montrent des soldats israéliens demandant aux passagers de cesser de filmer. Des drones auraient survolé le bateau et déversé de la peinture blanche avant l’interception. Les passagers ont depuis été transférés vers le port israélien d’Ashdod, en vue d’une expulsion vers leurs pays respectifs.
Cette opération, menée hors des eaux territoriales israéliennes selon l’ONG organisatrice, a suscité une vague de réactions critiques. Plusieurs voix, notamment en France, ont dénoncé une « violation du droit international ». Le mouvement La France insoumise a qualifié l’arrestation des passagers d’« illégale », rappelant que Rima Hassan bénéficie d’une immunité parlementaire. Jean-Luc Mélenchon a fustigé une action « honteuse » et « injustifiable », tandis que Manon Aubry a pointé le « silence complice » des dirigeants européens.
À Paris, un rassemblement nocturne a eu lieu place de la République, en soutien à l’équipage. Rima Hassan, très active sur les réseaux avant la coupure du signal, avait alerté sur une « nuit de tous les dangers » et indiqué qu’en cas de silence radio, cela signifierait une attaque imminente.
Israël, de son côté, justifie cette interception par la nécessité de maintenir le blocus maritime imposé à Gaza, qu’il considère comme un rempart contre le transfert d’armes vers le Hamas. Le ministre de la Défense, Israel Katz, a accusé l’équipage d’avoir orchestré une « provocation médiatique ». Il a ordonné la diffusion d’images des attaques du 7 octobre 2023 à l’intention des passagers.
Le gouvernement iranien a condamné l’opération, la qualifiant de « piraterie ». La Freedom Flotilla Coalition évoque pour sa part un « enlèvement » et exige la libération immédiate des militants. Aucun commentaire officiel n’a encore été émis par l’exécutif français, malgré les appels pressants de plusieurs responsables politiques à réagir.
Le Madleen, parti de Catane le 1er juin, avait brièvement modifié sa trajectoire pour secourir quatre migrants en détresse. Son objectif initial restait de briser le blocus imposé à Gaza, dans un contexte humanitaire jugé critique par les Nations Unies.