Hatem Ben Salem a été récemment nommé directeur de l’Institut national des études stratégiques, qui relève de la présidence de la République.
L’homme, qui est bien introduit dans les réseaux de la société civile, était l’ambassadeur de Tunisie successivement au Sénégal, en Guinée, en Gambie, au Cap Vert et en Turquie, de 1996 à 2000.
De 2000 à 2002, il était l’ambassadeur représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations unies à Genève.
Suite à cette nomination nous avons interviewé Hatem Ben Salem pour en savoir plus sur ses idées et ses conceptions pour la nouvelle ère de l’institut
Quelle est votre conception de la prochaine étape de l’institut ?
La principale mission de l’institut est d’être un outil de vision et de prospective pour les instances dirigeantes du pays. Il sera appelé à un rôle de 1er ordre dans la réflexion stratégique des décideurs politique. La première défaillance de la Tunisie est l’absence d’une réflexion prospective dans les secteurs vitaux politique, économique et sociale sans oublier les aspects de civilisation et de culture
Les secteurs stratégiques prioritaires ?
Il s’agira de cellules opérationnelles de réflexion, en phase avec les décideurs politique, capables de préparer l’avenir du pays dans les secteurs suivants : La stabilité, les questions de sécurité et de défense nationale, l’éducation et l’enseignement supérieur, l’énergie, le numérique et surtout la nouvelle réorganisation territoriale qui, je l’espère, sera l’aboutissement de la nouvelle loi sur la décentralisation. Le fil conducteur sera de garantir une gouvernance du pays
Votre approche du travail ?
Les statuts de l’institut, conformément aux récentes décisions du président de la République, seront revus
Deux aspects primordiaux seront privilégiés. En premier lieu, instaurer pour tout ce qui est grand projet de l’Etat, l’idée d’une étude d’impact stratégique préalable à tout engagement à moyen et long terme.
En second lieu, internationaliser l’institut en intensifiant avec des « thnik tank » internationaux et en mettant en place des échanges permettant aux experts et décideurs tunisiens d’être toujours en contact avec tout ce qui est nouveau
Vous étiez à l’origine d’une réforme de l’enseignement en 2010, Comptez-vous, à partir de votre poste, participer à la réforme actuelle du ministère de l’éducation ?
Je vais tout faire pour soutenir le projet de réforme de mon ami le ministre Neji Jalloul et je me mets à sa disposition pour que cette réforme soit la vraie révolution de la Tunisie
Comptez-vous faire participer la société civile dans les projets de l’institut ?
Tous les comités thématiques créés au sein de l’institut verront la participation active de la société civile tunisienne et internationale
Qu’en pensez-vous d’enrichir votre staff de nouvelles compétences?
Réorganiser l’organigramme de l’institut sera une façon de le doter de meilleures compétences dans le domaine de la réflexion stratégique
Avez-vous eu le temps d’élaborer le bilan de votre prédécesseur ?
Ce n’est pas mon rôle de faire le bilan de mon prédécesseur. Toute personne ayant participé à l’enrichissement du paysage stratégique est remerciée
Que dites-vous aux personnes qui ont été contre votre nomination?
Nous vivons une vraie démocratie dont le point cardinal est la liberté d’expression, chacun est libre de ses opinions et c’est tant mieux pour la diversité d’opinions